PARIS (Reuters) - Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a déclaré mercredi qu'il respectait le droit de manifester mais qu'il s'opposait au fait qu'"on emmerde les Français" en bloquant la France, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme du code du travail.
Une semaine après une première manifestation contre ce texte phare du début du quinquennat d'Emmanuel Macron, la CGT et Solidaires appellent à descendre jeudi dans la rue, deux jours avant le défilé de La France insoumise à Paris contre le "coup d'Etat social".
Les routiers de la CGT et de Force ouvrière appellent eux à une grève reconductible à partir du 25 septembre pour "faire plier" le gouvernement sur ce texte notamment en bloquant des dépôts de carburant.
"On n'a pas le droit de bloquer", a dit Christophe Castaner dans l'émission des Grandes Gueules de RMC. "Il y a trois mois il y a eu le blocage des centres d'approvisionnement, tout de suite le gouvernement a discuté et a posé le principe qu'on ne laisserait pas la France bloquée."
"Je vous le redis ici, je sais que je vais recevoir encore 200 ou 300 tweets d'insultes pour dire que je ne respecte pas la démocratie et le droit de manifester", a-t-il poursuivi.
"Je respecte le droit de manifester mais je m'oppose au fait qu'on - on est aux Grandes Gueules - emmerde les Français et qu'on les empêche et qu'on (bloque-NDLR) les chefs d'entreprise mais aussi ceux qui vont bosser, ceux qui vont à l'école, qui passent des examens", a ajouté le porte-parole du gouvernement. "Il faut respecter ceux-là".
Interrogé sur les propos d'Emmanuel Macron - qui a réaffirmé mardi soir sur CNN son intention de mener à bien cette réforme et estimé que la démocratie n'était pas "dans la rue" -, Christophe Castaner a démenti "toute provocation" de la part du chef de l'Etat.
"Ce n'est pas une provocation, c'est un fait (...) Il est important de rappeler qu'aujourd'hui il y a un pouvoir légitime", a-t-il dit. "Emmanuel Macron a été élu président et il y a eu des législatives dans la foulée qui ont conforté et ont donné une majorité" au chef de l'Etat.
Emmanuel Macron "dit, en gros, on respecte évidemment les manifestations (...) mais en même temps il faut que le gouvernement fasse ce pour quoi il a été élu, c'est-à-dire transformer ce pays", a ajouté le porte-parole du gouvernement.
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)