par Stephen Nellis et Max A. Cherney
(Reuters) - Intel (NASDAQ:INTC) a déclaré mercredi qu'il prévoyait de dépasser TSMC, son principal rival, dans la fabrication de puces avancées cette année, soit avant sa date butoir fixée à 2025, et compte maintenir cette avance après 2026.
Le géant américain de l'informatique doit faire cette annonce lors d'un événement à San Jose, en Californie, à l'occasion de la première conférence d'Intel Foundry, la division de fabrication en sous-traitance mise en place pour concurrencer Taiwan Semiconductor Manufacturing.
Intel prévoit de dépasser TSMC dans la fabrication des puces les plus avancées dans le courant de l'année, grâce à sa technologie de fabrication surnommée "Intel 18A", et de prolonger son avance jusqu'en 2026 avec une nouvelle technologie appelée "Intel 14A".
C'est la première fois que le groupe donne des détails sur ses projets après 2025, la date limite fixée par Pat Gelsinger, devenu PDG il y a trois ans, pour dépasser TSMC dans les puces avancées.
Pendant des décennies, Intel n'a fabriqué des puces que pour sa consommation interne, profitant de son avance technologique pour facturer ses produits d'excellente qualité au prix fort - ce qui lui permettait de financer de nouveaux développements technologiques. Mais l'avantage du groupe s'est érodé, ce qui a pesé sur les marges et les capacités d'investissement.
La société compte désormais sur des milliards de dollars de subventions accordées par le gouvernement américain et la demande externe pour l'aider à rebondir.
L'un des arguments d'Intel tient dans son empreinte géographique, le groupe disposant d'usines sur plusieurs continents, alors que les fonderies de TSMC se concentrent à Taïwan.
"C'est un argument de poids actuellement", relève Stu Pann, responsable d'Intel Foundry.
Intel affirme que quatre "gros" clients ont signé pour sa technologie de fabrication 18A, sans les nommer.
Il dispose également d'une technologie qui, selon les analystes, sera utile pour améliorer les performances des puces d'intelligence artificielle gourmandes en énergie. Nvidia (NASDAQ:NVDA), leader sur le secteur, a déclaré qu'il étudierait la technologie d'Intel, mais les deux entreprises n'ont pas annoncé d'accord.
Attirer des clients extérieurs "est la clé du redressement" d'Intel, selon Ben Bajarin, directeur général de la société de conseil Creative Strategies.
"Malheureusement, il faudra deux ou trois ans avant que nous sachions si la stratégie fonctionne."
(Reportage Stephen Nellis et Max Cherney à San Francisco, version française Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)