Au terme d'une semaine relativement peu active sur le marché des changes et alors que la BCE organisera, jeudi prochain, un conseil des gouverneurs des plus attendus, la monnaie unique européenne restait de marbre vendredi midi. Ainsi elle grappillait symboliquement 0,05% contre le billet vert à 1,3610 dollar, n'étant guère plus inspirée contre le yen (- 0,01% à 138,67), le sterling (- 0,02% à 0,8136) ou le franc suisse (- 0,05% à 1,2206).
En ce dernier jour de la semaine, les cambistes digèrent tout d'abord la déception américaine de la veille. Le Bureau of Economic Analysis (BEA) a publié hier la 2e estimation de la croissance réelle du PIB des Etats-Unis au 1er trimestre 2014 : après une première lecture à + 0,1%, le consensus misant sur un second chiffre de - 0,5% a été douché par les données publiées par le BEA (- 1%).
'Une grande partie des 'mauvaises surprises' peut, toutefois s'expliquer par les conditions météorologiques de l'hiver dernier. Un rebond marqué de l'activité est ainsi très probable dès le deuxième trimestre', nuance Aurel BGC, qui rappelle cependant qu''à l'exception de la consommation des ménages, toutes les composantes de la demande ont pesé sur la croissance.'
Et Aurel de conclure : 'il va, par conséquent, être très difficile d'atteindre une croissance (2014) correspondant au consensus, soit proche de 3%'. Le FMI attend, pour sa part, une progression de 2,8%.
Reste que pour les économistes de la banque canadienne Desjardins, cette contraction du PIB réel, la seconde depuis la fin de la récession en 2009, devrait se montrer éphémère. Déjà au début de mai, la présidente de la Réserve fédérale (Janet Yellen) se montrait confiante envers un rebond imminent.
Cette nouvelle décevante est sans doute ce qui permet à l'euro/dollar, tombé ces deux dernières séances vers 1,3586, de remonter tenir les 1,36 dollar ce midi.
Mais la parité reste en retrait des 1,40 dollar tutoyés en début d'année à moins d'une semaine d'une réunion très attendue de la BCE, qui réunira son conseil des gouverneurs le jeudi 5 juin. Après les déclarations de Mario Draghi, le président de l'institution, et de nombre d'officiels, le consensus table sur un passage à l'acte. Chacun des trois taux directeurs serait abaissé d'une dizaine de points de base, estime à ce jour le consensus, y compris le taux de rémunération des dépôts actuellement égal à 0%.
Au-delà de ces outils conventionnels, certains opérateurs attendent même une action non-conventionnelle, à l'image des mesures que la Fed est train de réduire. En ligne avec les attentes générales du marché, Crédit Suisse attend de la BCE une baisse des trois taux de 0,10 point de pourcentage, avec un petit plus : un nouveau LTRO (une opération de refinancement bancaire à long terme) destiné aux PME. En effet, l'établissement émetteur dirigé par Mario Draghi devrait aussi abaisser ses prévisions de croissance de la zone euro.
Mais il ne s'agit là que du scénario central des analystes : de notre point de vue, la BCE pourrait surprendre en se montrant encore plus accommodante que prévu', indique Credit Suisse dans une note de recherche.
'Une réduction des taux plus radicale (25 points de base), la fin de la stérilisation du SMP (securities market program), un programme de rachats d'ABS (asset backed securities) de créances titrisées de PME, et même un assouplissement quantitatif sur une large base - ce qui est moins probable - ne sont pas exclus non plus', indique un document.
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