PARIS (Reuters) - Le ministère français des Finances souhaite réformer la fiscalité dont bénéficient les locations meublées à court terme telles que AirBnB, a déclaré vendredi le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
De nombreuses grandes villes françaises sont confrontées à une pénurie de logements et les plateformes telles qu'AirBnB, qui louent des appartements à des touristes sur des courtes périodes, sont accusées d'aggraver le phénomène.
Le mois dernier, trois parlementaires de différents partis ont demandé le renforcement des règles régissant ces locations ainsi que la fin du traitement fiscal plus favorable par rapport aux locations traditionnelles.
"Ce qui m'interroge, c'est que nous gardions une fiscalité favorable pour les Airbnb. Je suis ouvert à une réforme de la fiscalité sur les Airbnb pour qu'elle soit équivalente à celle d'autres logements", a déclaré Bruno Le Maire sur BFMTV.
"À partir du moment où il y a des effets d'aubaine qui sont trop importants et une fiscalité qui est trop favorable, il n'y a pas de raison de garder cette fiscalité qui conduit à des excès", a-t-il ajouté.
Cette réforme serait en cours d'élaboration et on ne sait pas encore si elle sera intégrée dans le budget 2024, qui devrait être annoncé à la fin du mois de septembre, a indiqué un fonctionnaire du ministère des Finances.
Parmi les Franciliens qui ne mettent pas, ou seulement partiellement, leur logement en location via AirBnB, près de 20% prévoient de le faire pendant les Jeux olympiques de Paris en 2024, selon une enquête que la plateforme a commandée à l'institut de sondage Ifop.
AirBnB, qui est l'un des sponsors des JO, a refusé de commenter les remarques de Bruno Le Maire.
Dominique Debuire, président de l'Union nationale pour la promotion de la location de vacances, qui rassemble les principaux acteurs du secteur comme Abritel et Airbnb, a quant à lui déploré le projet de réforme envisagé par Bruno Le Maire.
"Alourdir la pression fiscale pour des centaines de milliers de Français de la classe moyenne, quand l'objectif du gouvernement est de réduire les impôts, nous semble contradictoire. La meilleure option est bien sûr de rendre la location de longue durée plus attractive", a-t-il déclaré en réponse à une demande de réaction de Reuters.
(Reportage Leigh Thomas, avec la contribution d'Elizabeth Pineau, version française Kate Entringer, édité par Jean-Stéphane Brosse)