PARIS (Reuters) - L'Union européenne a besoin de repenser son cadre budgétaire et de revoir ses règles en matière de déficit pour encourager les investissements et favoriser la croissance après la pandémie de coronavirus, a dit jeudi Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse durant laquelle il a présenté les priorités de la présidence française du bloc.
Les nouvelles règles doivent être plus simples et plus transparentes, a prôné le président français, pour qui les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept doivent se demander si le plan de relance de l'UE de 750 milliards d'euros déployé face à l'impact économique de la crise sanitaire est suffisant pour stimuler la reprise.
Alors que la France prendra le 1er janvier la présidence de l'Union européenne pour six mois, Emmanuel Macron a dit souhaiter que les responsables de l'UE travaillent sur une réponse économique à la pandémie de COVID-19 pour faire de l'Europe un "grand continent de production, d'innovation et de création d'emploi".
Les 10 et 11 mars prochain, la France organisera un sommet réunissant les pays membres de l'UE pour définir un modèle européen de croissance avec, selon les mots du chef de l'Etat, "une obsession: créer des emplois et lutter contre le chômage".
Réticente durant de nombreuses années à assouplir les règles européennes en matière budgétaire, l'Allemagne montre des signes d'ouverture sur le sujet avec le nouveau gouvernement emmené par Olaf Scholz. La question pourrait être abordée ce vendredi lors de la rencontre entre Emmanuel Macron et le successeur d'Angela Merkel à la chancellerie allemande.
Emmanuel Macron s'était engagé au début de son mandat présidentiel à ramener le déficit budgétaire de la France sous la barre des 3%.
La crise sanitaire a cependant rebattu les cartes. Les plans de soutien et de relance ont relégué la discipline budgétaire au second plan, et des pays de l'UE s'inquiètent de l'explosion de la dette publique qui pourrait menacer la monnaie unique.
Au cours de sa conférence de presse, qui a duré deux heures, Emmanuel Macron a déclaré par ailleurs vouloir encourager les investissements dans le numérique et a plaidé en faveur d'un salaire minimum "décent" au sein de l'Union européenne.
(Reportage Matthieu Protard, rédigé par Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey et Jean Terzian)