Le numéro deux mondial des spiritueux, Pernod Ricard (PA:PERP), a vu ses résultats tirés par les bonnes performances des Etats-Unis au premier semestre de son exercice décalé 2015/16 avec un bénéfice net qui bondit de 12% et un chiffre d'affaires en hausse de 7%.
Malgré ces bons résultats, le titre Pernod Ricard reculait de plus de 4% à l'ouverture de la Bourse de Paris dans un marché en baisse de 3%.
De juillet à décembre, le groupe a réalisé des ventes 4,9 milliards d'euros, et son bénéfice net s'est établi à 886 millions d'euros. Les ventes ont cependant été tirées par un effet de change favorable car la croissance organique du chiffre d'affaires semestriel est de 3%.
Au deuxième trimestre les ventes se sont élevées à 2,7 milliards d'euros, en hausse de 6% (4% en organique), "avec une parité euro-dollar plus favorable (mais) en partie compensée par la faiblesse des devises émergentes", souligne Pernod Ricard.
Le résultat opérationnel courant ressort en hausse de 6% (3% en organique) au premier semestre ce qui permet au groupe de confirmer son objectif d'une croissance organique du résultat opérationnel courant comprise entre 1 et 3% pour l'année.
Pernod Ricard souligne qu'il a vu ses parts de marché augmenter dans la plupart des marchés clés comme la Chine, le Brésil ou la Pologne. Il a cependant reculé en Corée, aux Etats-Unis et au Mexique.
Mais les bonnes performances du groupe sont principalement dues aux Etats-Unis, pays qui a connu une hausse de 3% des ventes au premier semestre alors que celles-ci étaient restées stables l'année précédente.
Si Pernod Ricard cherche toujours à stabiliser à moyen terme les ventes de la vodka Absolut aux Etats-Unis, le whisky Jameson est une "locomotive" qui connait une forte hausse en valeur, souligne le groupe.
- Croissance de 14% en Inde -
La zone Amérique, qui comprend l'Amérique du sud, connait elle une croissance de 4% à 1,4 milliard.
La zone Asie-reste du monde affiche une hausse de 5%, à 2 milliards, avec des situations contrastées entre l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Australie qui affichent une croissance à deux chiffres, et la Chine qui voit ses ventes reculer de 2%.
La Chine ne connait "pas d'aggravation mais pas d'amélioration" non plus, a souligné le directeur financier Gilles Bogaert qui s'attend à une "année très comparable" à l'année précédente.
Il y a cependant sur le marché chinois "une meilleure résistance du cognac que du scotch", les ventes du cognac Martell augmentant de 4% sur la période, "favorisées par les expéditions anticipées du Nouvel an chinois" qui tombait plus tôt cette année, souligne-t-il.
L'Inde, devenu le deuxième marché du groupe à égalité avec la Chine, a connu une croissance de 14% tirée par la ventes des whiskies indiens dont Pernod Ricard a vendu "40 millions de caisses sur les 12 derniers mois" dans le sous-continent, a assuré M. Bogaert.
L'Europe connait pour sa part une petite amélioration avec une croissance de 1% au premier semestre, à 1,6 milliard, alors que les ventes étaient restées stables l'année précédente.
Cette amélioration est surtout due à l'Espagne et au Royaume-Uni, alors que la France et la Russie sont en déclin, mais principalement en raison d'effets de bases défavorables, selon le groupe.
Le groupe a par ailleurs annoncé d'importants changements dans son organisation avec notamment une simplification dans la zone Amérique du nord où les deux marchés américains et canadiens sont réunis sous une même direction, et la mise en place d'une direction générale pour les ventes dans les aéroports (Travel Retail), directement rattachée au siège, qui chapeautera les trois zones actuelles.