PARIS (Reuters) - La mosquée de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), dont la fermeture la semaine dernière a été critiquée par certains, était "un élément structurant" d'une filière "pérennisée" de recrutement djihadiste vers la Syrie, a déclaré mercredi le Premier ministre Manuel Valls.
Les perquisitions dans cette mosquée, le 2 décembre dernier, ont permis de retrouver un pistolet 9 mm, des munitions, un disque dur dissimulé, des documents sur le djihad, plusieurs ordinateurs et une assurance vie souscrite en 2012, d'après les autorités.
Des perquisitions individuelles ont aussi été menées auprès de 10 personnes "participant directement à sa gestion ou à son organisation", a dit le Premier ministre.
"Les opérations ont permis de découvrir une structure scolaire totalement dissimulée, parfaitement illégale", a rappelé Manuel Valls lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
"Mais au-delà de ce seul motif, des éléments établiss(ent) clairement que cette mosquée était un élément structurant d'une filière de recrutement djihadiste", a-t-il ajouté.
Dans cette filière, "on trouve un certain nombre de personnes dont un prêcheur de la haine faisant l'apologie du djihad et de la mort en martyr, et qui a joué un rôle majeur dans l'endoctrinement de personnes qui se sont par la suite portées volontaires pour le djihad en Syrie, aussi bien pour le compte de l'Etat islamique que du (Front) al Nosra", a ajouté le Premier ministre.
"De nombreux éléments démontrent que cette filière était pérennisée", a-t-il encore précisé.
Selon plusieurs médias, l'ancien président de la mosquée de Lagny-sur-Marne, connu pour ses prêches radicaux, a fui en Egypte en 2014 avec une dizaine de ses fidèles, et est accusé d'avoir joué un rôle dans l'endoctrinement et le recrutement de volontaires pour le djihad en Syrie.
"Nous allons poursuivre cette traque de cet islamisme radical, de ce salafisme qui corrompt une partie de notre jeunesse", a conclu Manuel Valls.
(Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)