VILLEPINTE, Seine-Sant-Denis (Reuters) - Le secteur agroalimentaire en France est menacé par une déflation susceptible de nuire à l'ensemble de la filière, a déclaré lundi Manuel Valls, invité du Salon de l'industrie agroalimentaire (SIAL).
"Il y a actuellement un risque de spirale perdant-perdant-perdant", a dit le Premier ministre, selon qui les industriels, les consommateurs et les grandes surfaces sortiraient perdants d'une guerre des prix et d'une déchirure du "tissu économique."
"Ce risque (...) menace l'activité économique, il menace aussi l'emploi", a dit le chef du gouvernement.
Le rythme annuel de l'inflation en France est tombé en septembre à 0,3%, soit son plus bas niveau depuis cinq ans, une évolution particulièrement sensible dans l'agroalimentaire.
"La guerre des prix, c'est l'enfer, ce n'est plus possible, il faut que l'on sorte par le haut de tout cela", a estimé de son côté le président du Sial, Jean-Philippe Girard.
Face à des consommateurs inquiets des perspectives d'emploi, les grandes surfaces tentent de contenir le plus possible les prix afin de protéger leurs parts de marchés.
Des industriels et des agriculteurs les accusent d'exiger des rabais pour répercuter à leur profit les baisses de charges accordées par le gouvernement via le pacte de responsabilité.
François Hollande et son gouvernement appellent régulièrement la Banque centrale européenne (BCE) à prendre des mesures vigoureuses pour stimuler l'inflation de la zone euro et la faire remonter vers le niveau cible de l'institution, soit un chiffre légèrement inférieur à 2% par an.
(Julien Ponthus, édité par Yves Clarisse)