Safran (PA:SAF) va se délester de ses activités de détection pour mieux se concentrer sur son coeur de métier aéronautique.
L'équipementier aéronautique a annoncé, à l'occasion d’une journée investisseurs organisée lundi à Londres, viser un chiffre d'affaires ajusté supérieur à 21 milliards d'euros en 2020 contre 17,4 milliards d’euros en 2015.
"Le futur de Safran se trouve dans l'aéronautique et la défense, la sécurité a ses propres caractéristiques", a déclaré le PDG de Safran Philippe Petitcolin lors d'une conférence téléphonique retransmise à Paris.
"Le partenariat stratégique que nous avons avec General Electric (NYSE:GE) sur le (moteur d'avions moyen-courriers) CFM est vraiment le corps du corps de Safran, a-t-il ajouté.
Si en dehors de ce partenariat, "il y a des coopérations qui peuvent créer de la valeur, nous les regarderons bien entendu".
Selon lui, dans les équipements aéronautiques, toutes les activités de Safran sont à maturité et "leur croissance viendra de l’organique".
Dans ce segment, "nous regarderons toutes les opportunités externes qui ont un ADN assez proche du notre, c’est-à-dire des sociétés qui sont des +tier one+ (de premier rang, ndlr) par rapport aux grands avionneurs", a-t-il indiqué.
"A ce jour, je n’ai aucun nom en particulier", a-t-il répondu à une question sur la possibilité de se porter acquéreur de l’équipementier aéronautique Zodiac Aerospace.
Dans la défense, Safran n’a "aucune autre intention" que de rester dans ses activités actuelles, a-t-il précisé.
La filiale détection mise en vente, Morpho Detection Inc. (MDI), a été rachetée à General Electric en 2009. Elle est spécialisée dans la sécurité aéroportuaire, en particulier le contrôle des bagages en soute par rayon X et avec des systèmes de détection d'explosifs à haut débit.
Le groupe, qui est en discussion avec plusieurs acheteurs potentiels qui sont intéressés, mais pas encore à un stade d'exclusivité et se donne 6 mois pour boucler le dossier.
Pour le reste de son activité dans l'identité et la sécurité, Philippe Petitcolin a indiqué qu'il "regardait l'ensemble des opportunités possibles pour fortifier ce business. C'est le spectre total de toutes les options possibles qui vont de +on peut garder le business chez nous+ jusqu’à +on peut le vendre à quelqu'un qui serait mieux que nous pour assurer son avenir+."
Sa filiale Morpho, leader mondial de l'identification biométrique, des documents officiels, des cartes à puces et de l'identification automatisée par les empreintes, l'iris et le visage, emploie 8.600 salariés pour un chiffre d'affaires de 1,5 milliard d'euros, soit 10% des ventes de Safran.
Safran confirme par ailleurs ses objectifs 2016, avec une croissance comprise entre 2 et 4% de son chiffre d'affaires ajusté, et d'environ 5% de son résultat opérationnel courant ajusté, qui devrait s'accompagner d'une nouvelle hausse du taux de marge.
A l’horizon 2020, il vise trois objectifs: outre des ventes de plus de 21 milliards d'euros, il table sur une marge opérationnelle courante ajustée supérieure à 15% et un "cash flow libre (flux de trésorerie disponible, ndlr) en très forte amélioration par rapport à 2015".
La période 2016-2020 sera marquée par plusieurs tendances avec le renouvellement de son principal produit, avec la transition des moteurs CFM56 vers le LEAP, "dont les effets sur la marge série se manifeste(ro)nt entre 2016 et 2020, en maintenant une marge globale de (l’activité) propulsion supérieure à 15% notamment grâce au dynamisme des services pour moteurs civils".
Il vise une "amélioration d'environ un point par an des performances opérationnelles des branches équipements, défense et sécurité" et un maintien pendant la transition d’une marge (résultat opérationnel courant ajusté rapporté au chiffre d’affaires ajusté) en ligne avec le record atteint en 2015, qui était de 14%.
Enfin, Safran table sur un cash flow libre représentant en moyenne sur la période 50% du résultat opérationnel courant ajusté contre 40% en 2015.