par Andreas Cremer
BERLIN (Reuters) - Volkswagen avance lentement vers sa cible de cinq milliards d'euros de réduction des coûts de sa marque éponyme d'ici 2017, dont les profits ont continué à baisser l'an dernier notamment du fait du recul de la demande des pays émergents.
Le premier constructeur automobile européen a identifié des économies pour la moitié de ce montant, a déclaré jeudi le président de son directoire, Martin Winterkorn, lors de la conférence de presse annuelle du groupe.
Les mesures arrêtées, dont la fin de la production des véhicules les moins rentables et la réduction des équipements les plus coûteux, pourraient améliorer les résultats 2015 de la marque de "bien plus d'un milliard" d'euros, a-t-il dit.
Ce chiffre ne représente toutefois qu'un cinquième de l'objectif visé et a accentué les doutes de certains analystes sur ce projet même si le responsable du comité d'entreprise Bernd Osterloh avait dit à Reuters en janvier que VW parviendrait à réaliser "bien plus" que cinq milliards d'euros d'économies.
"Le scepticisme sur de tels projets de baisse des coûts est justifié", selon Jürgen Pieper, analyste de Bankhaus Metzler.
Certaines mesures ne porteront pas leurs fruits avant 2016 ou 2017, comme l'assemblage du nouveau SUV sept places Tiguan au Mexique, qui devrait protéger VW des fluctuations du dollar, et l'arrêt de certains modèles comme la décapotable Eos.
Après avoir annoncé des résultats meilleurs que prévu au titre de l'année 2014 le mois dernier, tirés par ses modèles haut de gamme Audi et Porsche, le groupe a donné des détails jeudi sur les performances de chacune de ses marques.
Les résultats de sa division principale VW, qui construit la Golf et la Passat, ont baissé de 14% à 2,48 milliards d'euros, après une chute d'environ 20% en 2013, liée à l'effondrement de la demande en Russie et au Brésil.
Sa marge opérationnelle a diminué à 2,5%, contre 2,9% l'année précédente, et est en net retrait par rapport à l'objectif à long terme d'au moins 6%.
"Etant donné les faibles perspectives de croissance, rien ne garantit que l'année 2015 sera couronnée de succès", a déclaré le directeur financier Hans Dieter Pötsch.
De son côté, le nouveau responsable de la division poids lourds, Andreas Renschler, a dit qu'il faudrait entrer sur le marché américain pour devenir un acteur mondial sur ce marché.
(Andreas Cremer, Patrick Vignal et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)