(Reuters) - Goldman Sachs a publié jeudi un bénéfice en forte baisse pour le deuxième trimestre consécutif, les revenus tirés du trading obligataire ayant chuté d'un tiers en raison des turbulences sur les marchés liées aux inquiétudes concernant la croissance mondiale.
Les revenus de la banque américaine ont baissé dans toutes ses divisions à l'exception de la banque d'investissement, qui a bénéficié de la multiplication des fusions-acquisitions.
Les marchés financiers ont souffert ces derniers mois des craintes d'un atterrissage brutal de l'économie chinoise et des incertitudes sur le calendrier de la remontée des taux d'intérêt aux Etats-Unis.
"Nous avons fait face à une baisse des niveaux d'activité et au recul des prix des actifs au cours du trimestre, qui ont reflété les préoccupations liées à la croissance économique mondiale", a déclaré le directeur général de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, cité dans un communiqué.
Les revenus tirés du trading obligataire, des changes et des matières premières (FICC) ont chuté de 33% à 1,46 milliard de dollars au troisième trimestre, leur plus forte baisse en rythme annuel depuis le troisième trimestre 2013. Hors éléments exceptionnels, ils auraient baissé de 27%.
Comme Goldman Sachs, JPMorgan Chase & Co, Bank of America et Citigroup ont annoncé ces derniers jours une baisse des revenus du trading obligataire. Mais ce recul n'a atteint que 11% pour JPMorgan et Bank of America et 16% pour Citigroup.
LES FUSIONS-ACQUISITIONS EN SOUTIEN
Le bénéfice net, part du groupe, de Goldman Sachs a quant à lui chuté de 38% sur juillet-septembre à 1,33 milliard de dollars (1,16 milliard d'euros), soit 2,90 dollars par action, au troisième trimestre à fin septembre, contre 2,14 milliards de dollars (4,57 dollars/action) un an auparavant.
Le consensus Thomson Reuters I/B/E/S donnait un bénéfice par action (BPA) de 2,91 dollars.
Le produit net bancaire total du groupe a diminué de 18,2% à 6,86 milliards de dollars, alors que le consensus le donnait à 7,12 milliards.
Le rendement des capitaux propres ressort à 7% sur le trimestre, contre 11,8% un an plus tôt.
Goldman Sachs a réaffirmé sa volonté de rester présent dans le trading, une activité que d'autres banques préfèrent réduire, voire cesser, pour se concentrer sur des segments moins volatils ou moins gourmands en capitaux. Les nouvelles règles visant à renforcer la stabilité du système bancaire découragent en outre les banques de continuer à faire du trading pour compte propre.
La division FICC a néanmoins représenté 21,3% seulement de l'ensemble des revenus du groupe au troisième trimestre, contre 40% au plus haut historique.
Parallèlement, les activités de banque d'investissement ont brillé sur la période, augmentant de 6,3% à 1,56 milliard de dollars.
Goldman Sachs s'est classé en tête du classement Thomson Reuters des principales banques conseils en M&A depuis le début de l'année, avec 124 dossiers pour un montant total de 522,2 milliards de dollars. JPMorgan est en deuxième place avec 460,4 milliards.
En Bourse, au cours de clôture de mercredi, l'action Goldman Sachs affichait un recul de 7,4% depuis le début de l'année, alors que l'indice S&P-500 a baissé de 3,14% sur la période.
(Richa Naidu et Sruthi Shankar à Bangalore, avec Oliva Oran à New York, Juliette Rouillon et Marc Angrand pour le service français, édité par Marc Joanny)