PARIS (Reuters) - La CGT ne négociera rien sur les seuils sociaux, prévient Thierry Lepaon dans L'Opinion, alors que François Hollande s'est dit convaincu d'assouplir ces obligations légales.
Le syndicat prévoit une journée d'action à la mi-octobre, lors du vote du budget de la Sécurité sociale, pour se faire entendre, déclare son secrétaire général dans une interview publiée dimanche sur le site internet du quotidien.
Thierry Lepaon doit être reçu mardi par le nouveau ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.
"Nous ne négocierons rien sur les seuils sociaux", dit-il.
"Il y a contradiction: d'un côté, le gouvernement prône la démocratie sociale, la négociation collective, et de l'autre il veut remettre en cause le droit à la représentation des salariés", estime-t-il.
"Quand on va dire à un salarié d'une petite entreprise, vous étiez 11 et vous aviez droit à un délégué du personnel et maintenant, il faudra attendre que vous soyez 20 ou 30, ce n'est pas rien !", poursuit-il.
"Et puis quel est le rapport entre le fait de supprimer des droits de représentation des salariés et la création d'emplois? S'il fallait en trouver un, il n'y a qu'à regarder l'Allemagne: à partir de 5 salariés, on a un délégué du personnel. A partir de 10, un comité d'entreprise, et l'emploi se porte bien !", souligne le dirigeant syndical.
Les partenaires sociaux doivent engager des négociations à ce sujet le mois prochain.
Les seuils de salariés au-delà desquels les entreprises se voient imposer des contraintes, notamment en matière de représentation du personnel, sont jugés trop rigides par le patronat et des économistes, qui les accusent de freiner le développement des entreprises et les embauches.
Les syndicats et une partie de la gauche jugent en revanche qu'ils constituent un acquis social important.
(Sophie Louet)