Les publications d'entreprises vont s'intensifier la semaine prochaine à la Bourse de Paris, qui sera attentive à la macroéconomie américaine après avoir momentanément mis le dossier grec de côté cette semaine.
La cote parisienne est restée "un peu sur l'euphorie de la diminution du risque grec, même si après deux semaines de hausse sensible, on a corrigé un peu", relate Jean-Louis Mourier, un économiste du courtier Aurel BGC.
Sur la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a perdu 1,31% pour terminer à 5.057,36 points. Depuis le début de l'année, ses gains s'élèvent à 18,36%.
Alexis Tsipras a gagné un pari difficile en faisant adopter par le Parlement des mesures de rigueur, réclamées par les créanciers de la Grèce, au prix d'une fracture au sein de son parti de gauche radicale Syriza.
Leur ratification était un préalable des Européens et du FMI à la négociation des modalités du troisième plan d'aide à la Grèce d'environ 80 milliards d'euros, dont le principe a été acté dans la douleur le 13 juillet.
Le dossier grec est "sorti un peu des radars" et les suites de l'accord "se passent de façon relativement paisibles", souligne de son côté Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
Le marché a cependant souffert par ricochet de "mauvaises nouvelles du côté de la Chine et des matières premières", qui ont en premier lieu touché les marchés émergents, poursuit M. Rollin.
Le feuilleton grec pour un temps écarté, les investisseurs devraient se tourner la semaine prochaine vers la macroéconomie, notamment américaine, les Etats-Unis revenant "dans la ligne de mire avec la publication de la croissance au deuxième trimestre" et une réunion de la banque centrale américaine (Fed), indiquent les économistes du bancassureur ING (AMS:ING).
- le redressement se confirme -
La Fed qui se réunit mardi et mercredi pourrait introduire un nouveau "changement de phrasé" dans son communiqué pour continuer à acclimater les marchés à une future hausse de taux, indique M. Mourier.
"La décision de cette semaine devrait être un non-événement, avec cependant des commentaires suggérant que septembre est la première étape réaliste à une remontée des taux", abonde ING.
Cette réunion sera suivie jeudi par la publication de la croissance pour le deuxième trimestre, un rendez-vous qui sera suivi par les marchés, note encore M. Mourier.
Les opérateurs auront également de quoi faire côté européen avec l'indice Ifo du moral des entrepreneurs allemands, qui permettra notamment de "voir dans quelle mesure la crise grecque (l')aura entamé ou non", explique M. Rollin.
Le chiffre d'inflation en zone euro pour le mois de juillet est également au programme.
Enfin, la saison des publications d'entreprises va battre son plein aux Etats-Unis tandis qu'elle s'intensifiera en Europe.
Pour Tangi Le Liboux, stratégiste d'Aurel BGC, "globalement les tendances au deuxième trimestre s'inscrivent dans la lignée du premier, avec un redressement qui se confirme mais pas forcément encore l'accélération que le marché espère pour le deuxième semestre", résume-t-il.
Tous ces rendez-vous risquent peut-être, au bout du compte, "de paralyser un peu le marché", fait remarquer M. Mourier.
Mais "à moyen terme", la pause n'est que "temporaire, car on a plutôt des bonnes nouvelles sur l'économie européenne dans son ensemble", conclut M. Rollin.