Les autorités grecques sont d'accord avec leurs créanciers, UE et FMI, pour réaliser un excédent budgétaire primaire de 1% cette année, un point resté longtemps au coeur de leurs désaccords, a déclaré lundi une porte-parole de la Commission européenne.
"Les autorités grecques sont désormais d'accord avec cet objectif", a déclaré Annika Breidthardt au cours d'un point de presse, ajoutant que "la question est d'évaluer si les engagements pour y parvenir sont crédibles".
L'objectif de déficit budgétaire primaire définit le montant des économies ou des recettes supplémentaires à réaliser. Après un week-end de négociations qui se sont soldées par un échec dimanche, la Commission avait chiffré à 2 milliards d'euros l'effort supplémentaire nécessaire de la part de la Grèce.
Parmi les pistes évoquées par la Commission, un autre porte-parole, Margaritis Schinas, a cité les dépenses militaires. "Ce n'est pas un secret que les dépenses du budget grec pour la défense sont les deuxièmes (en Europe) après le Royaume-Uni", a-t-il dit.
Annika Breidthardt a également souligné le poids du système grec de retraites. "C'est un des systèmes de retraites les plus coûteux d'Europe et une réforme fait partie des demandes" des créanciers, a-t-elle dit, tout en insistant sur le fait que "les institutions n'ont pas demandé de réduction des pensions au niveau individuel".
Les créanciers demandent à la Grèce un excédent budgétaire primaire, c'est-à-dire sans prendre en compte le service de la dette, de 1% cette année, 2% en 2016 et 3,5% en 2018.
Autres demandes: les créanciers souhaitent que la Grèce améliore son administration fiscale, renforce la stabilité de son système financier, mette en place des réformes structurelles et modernise son secteur public, en s'attaquant tout particulièrement à la corruption.
Les créanciers ont déjà fait des "concessions importantes" et fait preuve de "flexibilité" pour parvenir à un accord et éviter au pays un défaut de paiement, a affirmé Annika Breidthardt lundi, insistant suer le fait que "ce n'est pas une voie à sens unique" et que les efforts doivent donc aussi venir d'Athènes.
Les discussions entre la Grèce et ses créanciers semblent plus près que jamais du point de rupture, après l'échec des négociations de dimanche sur la poursuite du financement du pays, qui se rapproche inexorablement d'un défaut de paiement.
"Il existe un risque réel de sortie" de la Grèce de l'euro, a estimé lundi à Madrid le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Margallo.
"Il y a un risque réel de sortie, ce qui ne serait pas bon pour l'Europe et évidemment serait encore pire pour le peuple grec", a affirmé le ministre, selon un porte-parole qui l'accompagnait.
"Le gouvernement espagnol a toujours exprimé son désir de parvenir à un accord et (soutenu) le maintien de la Grèce dans l'union économique et monétaire" européenne. "Mais, comme dans n'importe quel club, il y a des règles qui doivent être appliquées", a ajouté le ministre, selon ce porte-parole.
Le ministre "insiste souvent sur le fait que c'est un club où une série de règles sont établies et que celui qui n'applique pas les règles court le risque de sortir du club", a précisé cette source.