Le chimiste allemand Bayer (DE:BAYGN) s'est défendu lundi de vouloir utiliser le rachat en cours de l'américain Monsanto (NYSE:MON) pour pousser à l'introduction des OGM en Europe, selon les propos de son patron Werner Baumann.
"C'est clair: nous ne voulons pas racheter Monsanto pour instaurer les plantes génétiquement modifiées en Europe", a assuré Werner Baumann dans un entretien au quotidien Süddeutsche Zeitung.
"Certains disent qu'avec la réputation dont nous bénéficions en Europe, cela serait peut-être plus facile que pour Monsanto. Mais il n'est pas question de cela. Si les politiques et la société ne veulent pas de semences OGM, alors nous l'acceptons", a poursuivi le responsable de Bayer, qui a mis quelque 60 milliards d'euros sur la table pour mettre la main sur Monsanto.
Werner Baumann reconnaît toutefois être "sur le fond d'un autre avis". "Il y a vingt ans, quand c'était nouveau et que nous n'avions aucune expérience, il était justifié d'être sceptique, mais aujourd'hui c'est différent", affirme-t-il, ajoutant ne voir "aucun indice" que les OGM ne sont "pas sûrs" ou comportent "des risques pour l'environnement".
Dans un secteur mondial de la chimie en pleine concentration, la fusion de Bayer et Monsanto, qui doit encore recevoir le feu vert des autorités de la concurrence, est fortement décriée par certains agriculteurs, politiques et défenseurs de l'environnement, certains la décrivant comme "un mariage noué en enfer".
Outre la question des OGM, les deux groupes ont chacun à gérer aussi la mauvaise réputation de certains de leurs pesticides, ceux dits "tueurs d'abeilles" pour Bayer et, pour Monsanto, le Roundup (glyphosate), dont les effets sur la santé humaine sont controversés.