BRASILIA (Reuters) - La présidente brésilienne, Dilma Rousseff, va geler 10 milliards de reals (2,5 milliards d'euros) de dépenses publiques, le gouvernement n'étant pas parvenu à s'assurer le feu vert du Congrès à une révision des objectifs d'économies budgétaires fixés pour cette année, a annoncé vendredi la présidence.
Un décret présidentiel dans ce sens sera publié lundi.
La loi budgétaire brésilienne impose à l'exécutif de geler une partie des dépenses en cas de besoin pour respecter l'objectif de solde budgétaire primaire (hors service de la dette) fixé pour l'année en cours.
Face à la chute des recettes fiscales résultant de la récession économique, le gouvernement de Dilma Rousseff a renoncé à afficher un excédent budgétaire primaire cette année, ce qui était prévu initialement, et table désormais au contraire sur un déficit record de 48,9 milliards de reals, l'équivalent de 0,85% du produit intérieur brut (PIB).
Les difficultés budgétaires ont conduit la présidente à annuler vendredi un voyage officiel prévu au Japon et au Vietnam prévu dans les prochains jours.
Plusieurs sources ont déclaré cette semaine à Reuters que le gouvernement pourrait être contraint de reporter l'augmentation du salaire minimum prévue en janvier pour ne pas creuser davantage le déficit.
Le PIB brésilien devrait se contracter de 3,1% cette année selon la dernière enquête de la banque centrale auprès des économistes, ce qui marquerait la pire récession subie par le pays depuis un quart de siècle.
(Lisandra Paraguassu; Marc Angrand pour le service français)