MUNICH (Reuters) - Volkswagen (DE:VOWG_p) est ouvert à l'idée de prendre à terme une participation majoritaire au capital du constructeur américain de camions Navistar International.
Une telle initiative répondrait à la volonté du constructeur allemand de développer la présence internationale de son activité de poids lourds, pour laquelle il se prépare à lever des fonds sur les marchés.
Cette division Volkswagen Truck & Bus a pris en 2016 une participation de 16,9% dans Navistar puis, le mois dernier, elle s'est alliée à une filiale de Toyota (T:7203), Hino Motors, dans le cadre de ses efforts pour concurrencer davantage Daimler (DE:DAIGn) et Volvo, les deux principaux acteurs du marché mondial des poids lourds.
"(Racheter Navistar) ferait sens à un moment donné", a déclaré lundi à la presse Matthias Gründler, directeur financier de cette division, en estimant à trois à quatre milliards les fonds nécessaires à une telle opération, sans préciser s'il s'exprimait en euros ou en dollars.
"La coopération fonctionne vraiment bien", a-t-il ajouté.
La législation américaine imposerait à Volkswagen de lancer officiellement une offre sur Navistar s'il franchissait le seuil des 17% de participation, a précisé Matthias Gründler.
VW a déboursé 256 millions de dollars (207 millions d'euros) pour sa participation dans Navistar, qui lui a donné accès au lucratif marché nord-américain des poids lourds.
Ce partenariat a permis des synergies "importantes" dans les achats l'an dernier, a pour sa part déclaré Andreas Renschler, le patron de Volkswagen Truck & Bus, qui comprend les marques Scania et MAN ainsi qu'une activité brésilienne de véhicules utilitaires.
Dans le cadre de sa vaste réorganisation annoncée jeudi, Volkswagen va modifier le statut juridique de son activité de poids lourds en vue d'une possible introduction en Bourse.
Andreas Renschler a déclaré lundi qu'une IPO était certes une des options envisagées, mais pas la seule. Il a aussi évoqué la possibilité d'une émission obligataire.
(Andreas Cremer; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)