PEKIN (Reuters) - Le salon automobile de Pékin, qui s'est ouvert jeudi après une longue pause due à la pandémie de Covid-19, met en vedette les dernières nouveautés dans le domaine de l'électrique mais aussi les constructeurs locaux.
Les constructeurs automobiles présents ont prévu de dévoiler 117 nouveaux modèles, contre 93 l'année dernière au salon de Shanghai, tandis que 278 véhicules à énergie nouvelle (NEV) seront exposés, soit sept de plus que l'année dernière, selon les organisateurs.
Le salon, qui se déroule jusqu'à début mai, se tient alors que les ventes de véhicules à énergie nouvelle ont franchi une étape importante au début du mois d'avril, représentant plus de 50% des ventes de voitures en Chine, selon des données de l'association des constructeurs automobiles.
Les ventes ont été stimulées par une guerre des prix qui dure depuis un an et qui a sapé les marges bénéficiaires, les constructeurs automobiles s'efforçant de rester en lice en annonçant de nouveaux modèles moins chers et en proposant des promotions.
"Au salon automobile de Pékin, il ne fait aucun doute que les véhicules à essence ne suscitent plus aucun intérêt. Tout le monde est à la recherche des dernières technologies en matière d'intelligence et d'électrification", a déclaré à Reuters William Li, fondateur et directeur général du fabricant chinois de véhicules électriques Nio.
L'affluence est grande sur les stands des groupes chinois tels que BYD et le nouveau venu, Xiaomi (HK:1810), le fabricant de smartphones.
Le directeur général de Xiaomi, Lei Jun, a déclaré que les commandes enregistrées pour sa berline sportive SU7 s'élevaient à 75.723 unités et que parmi ses acheteurs figuraient des propriétaires de voitures de marques telles que BMW (ETR:BMWG) et Audi.
"NOUVELLE TENDANCE"
BYD, le plus grand fabricant de véhicules électriques au monde, a fortement promu ses marques haut de gamme Yangwang et Denza, tentant de se débarrasser de son image de constructeur automobile à bas prix.
Les constructeurs automobiles étrangers, qui se sont efforcés de revoir leur stratégie en Chine et de rattraper le retard pris dans le domaine de l'électrique, ont présenté leurs plans visant à investir davantage dans la production et la recherche locales.
Les constructeurs japonais Nissan (TYO:7201) Motor et Mazda Motor (TYO:7261) ont ainsi dévoilé des voitures conçues pour les automobilistes chinois.
Le constructeur automobile américain General Motors (NYSE:GM) a quant à lui, pour la première fois, laissé de côté les véhicules à moteur traditionnel, tandis que le constructeur allemand Mercedes Benz a rejeté les rumeurs selon lesquelles il abandonnait l'électrification en présentant une poignée de nouveaux véhicules électriques.
Tesla (NASDAQ:TSLA) ne participe pas au salon.
Des marques chinoises ont présenté des projets à l'étranger, balayant les inquiétudes européennes et américaines concernant la surcapacité de l'industrie et soulignant s'être améliorées simplement grâce à l'innovation.
"Avec l'entrée de l'industrie automobile chinoise dans une nouvelle ère de mondialisation et la montée en puissance des marques nationales chinoises, les véhicules chinois sont également devenus une nouvelle tendance", estime Mu Feng, président de Great Wall Motor.
(Reportage Kevin Krolicki, Zoey Zhang, Sarah Wu et Qiaoyi Li; avec la contribution de Sophie Yu, Liam Mo, Yuhan Lin et Daniel Leussink; rédigé par Brenda Goh; version française Stéphanie Hamel, édité par Sophie Louet)