Le taux d'emprunt à 10 ans de la France a atteint un nouveau plus bas historique, passant sous le seuil des 1,00% jeudi sur le marché obligataire, les investisseurs nourrissant l'espoir de voir la BCE renforcer son programme de soutien à l'économie.
Vers 14H34 (13H34 GMT), le rendement à 10 ans de la France est tombé à 0,997% après avoir atteint 0,996%, dans un mouvement de recul des taux généralisé sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. La veille, il avait terminé à 1,051%.
La dette française est considérée comme faisant partie des plus sûres en zone euro, avec notamment le Bund allemand, qui sert de valeur de référence à l'ensemble du marché obligataire.
Côté allemand, le taux continuait également son mouvement de détente, s'inscrivant à 0,702% après avoir atteint 0,700%. La veille, il avait terminé la séance à 0,735%.
Le recul des taux, déjà à des niveaux très bas, s'est encore accentué sous l'effet d'un discours prononcé par le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi vendredi.
"Nous sommes prêts à recalibrer l'ampleur, le rythme et la composition de nos achats (d'actifs) si nécessaire" et ce "sans délai indu", avait alors déclaré M. Draghi lors d'un congrès bancaire à Francfort.
Des déclarations dans le même sens du vice-président de l'institution monétaire mercredi ont alimenté le mouvement.
Depuis, les opérateurs nourrissent l'espoir de voir l'institution de Francfort aller encore plus loin dans son soutien à l'économie en zone euro, notamment en rachetant de la dette souveraine sur le marché secondaire.
La BCE a multiplié les initiatives de soutien à l'économie ces derniers mois mais les indicateurs provenant de la zone euro continuent d'être mitigés.
En Allemagne, l'inflation a reculé à 0,6% sur un an en novembre, son plus bas niveau depuis cinq ans. En Espagne, les prix à la consommation ont reculé de 0,5% en novembre sur un an, soit leur cinquième mois consécutif de baisse.
Le rendement à 10 ans de l'Espagne était à 1,886%, après avoir atteint un point bas à 1,916% la veille pour terminer à 1,977% à la clôture.
Celui de l'Italie évoluait à 2,084% après avoir atteint un nouveau plus bas à 2,080%. La veille, il avait terminé à 2,160%.
Sur le marché de la dette, les taux évoluent en sens inverse de la demande, c'est-à-dire que plus les dettes sont recherchées, plus leur taux baisse, offrant ainsi aux États des conditions de financement de plus en plus attractives.
Les investisseurs acceptent pour leur part une rémunération moindre en échange de la sécurité de leur placement.