par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes devraient ouvrir en baisse mardi dans le sillage des marchés asiatiques et de Wall Street, pénalisée lundi soir en fin de séance par les banques, les nouvelles technologies et l'immobilier, les investisseurs redoublant de prudence dans l'attente de la publication cette semaine de nouveaux résultats d'entreprises, des décisions de deux grandes banques centrales et de nouveaux indicateurs économiques.
D'après les premières indications disponibles, l'Eurostoxx 50 devrait refluer de 0,6%, le CAC 40 parisien de 0,7%, le Dax à Francfort de 0,5% et le FTSE à Londres de 0,4%.
Les chiffres définitifs de l'inflation pour le mois de juin en zone euro seront publiés à 09h00 GMT. Le consensus prévoit une hausse de 0,8% d'un mois sur l'autre et une augmentation de 8,6% en rythme annuel, une accélération qui pourrait peser sur les décisions du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), qui seront connues jeudi.
Le communiqué de politique monétaire de la Banque du Japon est également attendu jeudi.
La Commission européenne (CE) s'est montrée la semaine dernière pessimiste pour la croissance et l'inflation, soulignant que l'inflation pourrait être encore plus élevée en cas de nouvelle envolée des prix du gaz si la Russie interrompt ses livraisons.
Alors que des incertitudes demeurent sur la réouverture du gazoduc russe Nord Stream 1, officiellement en maintenance jusqu'au 21 juillet, selon une lettre de Gazprom, datée du 14 juillet et consultée par Reuters lundi, le groupe russe a déclaré un cas de force majeure sur les livraisons de gaz vers l'Europe à au moins un client important.
Un report de la remise en service du gazoduc, sur fond de guerre en Ukraine, pourrait entraîner une pénurie d'approvisionnement en gaz et maintenir les prix à un niveau élevé.
Aux Etats-Unis, si plusieurs responsables de la Réserve fédérale américaine ont rassuré sur le rythme de la hausse des taux d'intérêt, les investisseurs continuent de faire preuve de prudence après les résultats mitigés des grandes banques américaines alors que les comptes trimestriels de plusieurs géants du numérique sont attendus cette semaine, à l'image de Netflix (NASDAQ:NFLX) ce mardi et de Tesla (NASDAQ:TSLA) mercredi.
IBM (NYSE:IBM) (-4,4% en après-Bourse), de son côté, a fait état lundi soir d'un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes mais le groupe informatique a prévenu qu'il pourrait subir un impact d'environ 3,5 milliards de dollars cette année lié à la vigueur du dollar.
Sur les 40 entreprises du S&P-500 ayant déjà publié leurs résultats du deuxième trimestre, 80% ont dépassé les attentes, selon les données de Refinitiv, contre 81% sur les quatre derniers trimestres.
A WALL STREET
La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, affectée par les craintes sur Apple (NASDAQ:AAPL) et le retournement en fin de séance du compartiment bancaire (-0,53%) qui a perdu tous ses gains initiaux liés à la publication des comptes trimestriels de Goldman Sachs (NYSE:GS) et Bank of America (NYSE:BAC).
L'indice Dow Jones a cédé 0,69% à 31.072,61 points, le S&P-500 0,84% à 3.830,85 points et le Nasdaq Composite 0,81% à 11.360,05 points.
Aux valeurs, les deux banques ont fini dans le vert mais ont cédé une grande partie de leurs gains du début de séance, les analystes soulignant la baisse du bénéfice trimestriel et l'alerte de Goldman Sachs sur un ralentissement de ses dépenses.
Apple, pour sa part, a reflué de plus de 2%, l'agence Bloomberg ayant rapporté que le groupe envisageait lui aussi de ralentir la croissance de ses embauches et de ses dépenses l'an prochain en raison d'une possible dégradation de la conjoncture économique.
EN ASIE
La Bourse de Tokyo a fini mardi en hausse de 0,65% après trois jours de fermeture.
L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon), de son côté, cède 0,64%, revenant vers son plus bas de deux ans touché la semaine dernière.
Les groupes technologiques Alibaba (NYSE:BABA) (-2,8%), Samsung (KS:005930) (-1,8%) et Nintendo (-2,5%) pèsent sur la tendance, dans le sillage d'Apple à Wall Street.
En Chine, le SSE Composite grignote 0,07% mais le CSI 300 abandonne 0,47% alors que le pays a fait état de 776 nouveaux cas de contamination par le coronavirus, ravivant les craintes de nouvelles restrictions sanitaires.
TAUX
Les rendements obligataires en Europe reculent: celui du Bund allemand à dix ans perd deux points à 1,190% et son équivalent français de même échéance s'affiche 1,798% (-2,8 points).
Le taux des obligations italiennes à dix est stable à 3,381% et l'écart de rendements ("spread") à dix ans entre l'Allemagne et l'Italie reflue à 217,8 points après avoir atteint en séance lundi un pic d'un mois à 234,50 en raison du risque politique à Rome.
CHANGES
L'indice dollar, mesurant les fluctuations du billet vert face à un panier d'autres devises de référence, est quasi inchangé (-0,04%), mais il reste en retrait de son pic de 20 ans atteint la semaine dernière, les cambistes revoyant à la baisse les anticipations d'une hausse de taux de la Fed d'un point de pourcentage la semaine prochaine.
Contre le yen, le dollar est légèrement en dessous du record de 24 ans à 139 yens atteint également la semaine dernière. L'euro progresse de 0,14% à 1,0155 dollar et s'éloigne de la parité avec le billet vert.
PÉTROLE
Les cours pétroliers, qui ont gagné lundi près de 5%, sont sans direction claire, alternant légère hausse ou baisse au gré des inquiétudes sur l'approvisionnement et des craintes d'une baisse de la demande.
Le baril de Brent reflue de 0,05% à 106,22 dollars, tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) grignote 0,03% à 102,63 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)