PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes limitent leurs pertes lundi dans les premiers échanges, deux jours après les attentats de Paris qui ont provoqué un regain d'aversion pour le risque et poussé les investisseurs vers les valeurs refuges, dollar, obligations et or en tête.
La perspective de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire par la Banque centrale européenne, la Banque du Japon et la Banque populaire de Chine contribue à soutenir les marchés.
À Paris, l'indice CAC 40 cède 0,26% à 4.795,43 points vers 08h35 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,3% et à Londres, le FTSE est quasi-stable (-0,07%).
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,22% et le FTSEurofirst 300 0,2%.
L'indice paneuropéen des valeurs du tourisme et des loisirs affiche la plus forte baisse sectorielle du Stoxx 600 avec un recul de plus de 2,4%, Accor (PA:ACCP) cédant 6,23%, Air France-KLM 5,3%, IAG 3,36%, Easyjet 2,9% et Ryanair 2,29%. De son coûté ADP dévisse de 4,36%.
Les places asiatiques ont terminé en ordre dispersé. La Bourse de Tokyo a limité ses pertes en fin de séance, l'indice Nikkei terminant en baisse de 1,04% tandis les marchés chinois ont clôturé dans le vert, l'indice CSI 300 des principales valeurs des Bourses de Shanghai et Shenzhen ayant gagné 0,48% et l'indice composite de la Bourse de Shanghai 0,73%.
L'annonce d'une rechute en récession de l'économie nipponne au troisième trimestre a relancé les anticipations d'un nouvel assouplissement par la Banque du Japon de sa politique monétaire.
En Chine, la perspective d'une inclusion prochaine du yuan dans le panier de devises des droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international soutient le marché, de même que les anticipations de nouvelles mesures de relance à la suite des indicateurs conjoncturels pour le mois d'octobre publiés la semaine dernière qui sont ressortis dans l'ensemble plutôt décevants.
Les marchés obligataires européens bénéficient du regain d'aversion pour le risque, le rendement des emprunts d'Etat allemands chutant à un plus bas record de -0,38% sur les échéances à deux ans et à un plus bas de deux semaines à 0,54% sur celles à dix ans.
Sur le marché des changes, le dollar est ferme, son indice face à un panier des devises des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis gagnant 0,05%. L'euro recule de 0,38% à 1,0736 dollar.
Le pétrole réduit ses gains initiaux, la persistance d'un excédent d'offre éclipsant la perspective d'une intensification du conflit en Syrie et en Irak, qui avait initialement alimenté un rebond plus marqué des cours du brut après leur recul de 8% le semaine dernière, leur plus forte baisse hebdomadaire en huit mois. Le baril de Brent progresse de près de 0,25% à 64,88 dollars.
Des chasseurs-bombardiers français ont lancé dimanche soir leur raid le plus massif jusqu'ici en Syrie, visant Rakka, bastion de l'Etat islamique dans le nord du pays.
Le Premier ministre britannique David Cameron a déclaré lundi vouloir que le Royaume-Uni mène des frappes aériennes contre l'Etat islamique (EI ou EIIL) en Syrie tout en ajoutant qu'il restait à convaincre les députés de soutenir ce genre d'action.
L'once d'or progresse de 1,2% à 1.095,77 dollars après un plus bas depuis février 2010 atteint jeudi, à 1.074,26 dollars.
(Marc Joanny pour le service français, édité par Juliette Rouillon)