par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent dans le rouge en début de séance mercredi mais leur repli est plus limité que ceux de Wall Street et Tokyo, sur fond de nouvelles craintes d'accélération de la hausse des taux d'intérêt.
À Paris, le CAC 40 perd 0,38% à 5.323,46 points à 08h55 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,37% et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,38%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,29%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,37% et le Stoxx 600 de 0,28%.
Mardi, Wall Street a fini en repli de plus de 1% après l'audition au Congrès de Jerome Powell, le nouveau président de la Réserve fédérale, dont le discours très optimiste sur la croissance aux Etats-Unis a relancé les spéculations sur une possible accélération de la remontée des taux d'intérêt.
Le mouvement de repli des actions s'est poursuivi en Asie, d'autant que les indicateurs économiques japonais et chinois publiés en début de journée ont déçu: les indices PMI officiels chinois montrent un ralentissement de la croissance dans les services comme dans le secteur manufacturier, et pour ce dernier, la baisse est la plus marquée enregistrée depuis plus d'un an et demi. Ces chiffres pourraient toutefois avoir été faussés par les célébrations du nouvel an lunaire en milieu de mois.
Et au Japon, la production industrielle a accusé une chute de 6,6% en janvier, la plus forte depuis le tremblement de terre de mars 2011, et les ventes au détail ont augmenté moins qu'attendu.
En Europe, les premiers chiffres du jour sont plus encourageants, avec entre autres la révision à la hausse, à 2%, de la croissance française en 2017. Les investisseurs attendent aussi les statistiques mensuelles de l'emploi en Allemagne (à 09h00 GMT) et l'estimation rapide de l'inflation dans la zone euro en février (10h00 GMT), puis la révision du PIB américain (13h30 GMT).
BAYER ET SOLVAY BAISSENT, BIOMERIEUX (PA:BIOX) CHUTE, DIALOG MONTE
La séance est par ailleurs animée par une nouvelle série de résultats d'entreprises.
Le géant allemand de la chimie et de la pharmacie Bayer (DE:BAYGN) perd ainsi 2,75% après l'annonce d'une baisse de son excédent brut d'exploitation (Ebitda), inférieur aux attentes, et le report de l'échéance prévue pour le bouclage du projet de rachat de l'américain Monsanto (NYSE:MON).
Solvay (BR:SOLB) cède 2,9%, la plus forte baisse du CAC 40. Le groupe chimique table pour cette année sur une croissance ralentie par rapport à 2017.
Mais la sanction la plus lourde est pour Biomérieux, qui chute de 9,22 %, la plus forte baisse du Stoxx 600, après des résultats 2017 un peu inférieurs aux attentes et des prévisions 2018 jugées décevantes.
A la hausse, le producteur allemand de composants électroniques Dialog Semiconductor prend 6,81% après l'annonce d'un bond de 27% de ses ventes en 2017; le groupe a dit tabler pour cette année sur des performances en ligne avec celles de l'an dernier.
Sur le marché des changes, le dollar continue de profiter des déclarations de Jerome Powell: en hausse de 0,14% face à un panier de référence après un gain de 0,6% la veille, le billet vert évolue au plus haut depuis trois semaines. L'euro retombe sous 1,22 dollar, au plus bas depuis la mi-janvier.
La probabilité estimée d'une quatrième hausse du taux de la Fed avant la fin de l'année (contre trois anticipées jusqu'à présent) est désormais d'environ un tiers selon les contrats à terme.
Du côté des emprunts d'Etat, les rendements se replient légèrement mais conservent la majeure partie de leurs gains de mardi, le dix ans allemand s'affichant à 0,67% et son équivalent américain à plus de 2,9%.
Le pétrole est orienté à la baisse, les indicateurs chinois et japonais s'ajoutant à l'impact défavorable des statistiques hebdomadaires de l'American Petroleum Institute (API) montrant une hausse des stocks de brut aux Etats-Unis.
(Edité par Véronique Tison)