PARIS (Reuters) - A l'exception de Londres, les principales Bourses européennes évoluent dans le vert mercredi à mi-séance, soutenues par la progression du secteur bancaire après le sauvetage de Banco Popular (MC:POP), tandis que l'euro baisse en réaction à des spéculations sur les annonces que fera la Banque centrale européenne (BCE) lors de sa réunion jeudi.
"Le marché a réagi à une information de Bloomberg selon laquelle la BCE serait prête à abaisser ses prévisions d'inflation jusqu'en 2019 pour tenir compte des prix du pétrole", explique Alexandre Baradez, analyste marché chez IG.
Cette information a fait chuter l'euro, qui évolue juste au-dessus du seuil de 1,12 dollar alors que la devise unique se traitait autour de 1,1275 dans la matinée. Dans le même temps, les marchés d'actions européens ont accrû leurs gains.
A Paris, l'indice CAC 40 avance de 0,91% à 5.317,11 points vers 11h20 GMT et à Francfort, le Dax gagne 0,31%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro s'adjuge 0,54%, le FTSEurofirst 300 gagne 0,5% et le Stoxx 600 monte de 0,49%.
A Londres, le FTSE a en revanche effacé ses gains de la matinée et recule de 0,08% avec le renforcement de la livre sterling face à l'euro, qui pèse sur les valeurs exportatrices britanniques.
Du côté de Wall Street, les contrats à terme sur les indices de référence signalent une ouverture sans grand changement pour une séance sans indicateur majeur à l'agenda.
A Madrid, l'Ibex 35 est pratiquement stable, pénalisé par le repli de Santander à la suite de l'annonce du rachat de Banco Popular. Le titre Santander cède 1,4% tandis que la cotation de Banco Popular est suspendue.
Santander a annoncé mercredi qu'elle allait racheter sa compatriote en grande difficulté pour un euro symbolique et qu'elle procéderait à une augmentation de capital de l'ordre de sept milliards d'euros afin de couvrir les provisions et le capital nécessaires au redressement de cette dernière.
Le soulagement apporté par le sauvetage de Banco Popular porte l'ensemble du secteur bancaire en Europe, notamment à Paris où BNP Paribas (PA:BNPP), Société générale et Crédit agricole affichent des gains de plus de 2%, dans le peloton de tête du CAC 40.
L'indice Stoxx 600 des banques (+1,15%) enregistre la plus forte progression sectorielle en Europe avec le compartiment immobilier (+1,02%) qui a accru sa progression après les informations de Bloomberg sur les prévisions d'inflation de la BCE, qui laissent espérer un biais accommodant prolongé de la banque centrale et la persistante de taux bas.
Tout en haut de l'indice parisien, Vivendi (PA:VIV) gagne 3,5% après avoir conclu un accord avec le groupe Bolloré (+1,23%) visant à racheter sa participation d'environ 60% dans le groupe publicitaire Havas (PA:HAVA) (+0,45%).
Les groupes allemands des services aux collectivités se distinguent après le rejet par la Cour constitutionnelle de la taxe sur le combustible nucléaire. En tête du Stoxx 600, RWE (DE:RWEG) et E.ON (DE:EONGn) bondissent respectivement de 4,48% et de 4,96%.
Toujours en Allemagne, Covestro chute de 4,3% après le placement de titres de Bayer (DE:BAYGN) qui a ramené sa participation de 53,3% à 44,8% dans le chimiste allemand.
Sur le marché des changes, le dollar progresse face à un panier de devises de référence, profitant de l'accès de faiblesse de l'euro. Le billet vert reste néanmoins stable face à la livre sterling et au yen avant l'audition, jeudi, de l'ex-patron du FBI James Comey sur son enquête concernant la présumée ingérence russe dans la présidentielle américaine.
Sur les marchés pétroliers, les cours du brut sont orientés en baisse, pénalisés par la persistance d'une offre abondante, même si les tensions géopolitiques liés à l'isolement diplomatique du Qatar par ses voisins du Golfe et l'Egypte et la baisse annoncée des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière constituent un soutien pour les prix.
(Patrick Vignal, édité par Blandine Hénault)