PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes restent dans le rouge lundi à mi-séance, et Wall Street est attendue en léger recul également, insensibles au début des rachats d'obligations souveraines par la Banque centrale européenne (BCE) pour relancer l'inflation et la croissance dans la zone euro.
À Paris, l'indice CAC 40 perdait 0,69% à 4.930,34 points vers 12h45. À Francfort, le Dax cédait 0,23% et, à Londres, le FTSE se repliait de 0,71%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,59% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,49%.
Athènes perd 4,3%.
Les marchés ont bondi depuis le début de l'année avec un indice FTSEurofirst 300 en hausse de 14% et un CAC 40 en progression de près de 16% sur les deux premiers mois en vue de la mise en place du plan d'assouplissement quantitatif (QE) de la BCE, qui permettra des injections de liquidités de 60 milliards d'euros par mois.
"On achète la rumeur et on vend la nouvelle. Les valeurs européennes ont fait un bond de 15% depuis le début de l'année et l'impact positif du QE a été largement pris en compte à ce stade", dit Pierre Martin, trader chez Saxo Bank.
"Les attentes des investisseurs sont fortes maintenant et face à la faiblesse des exportations allemandes annoncées ce matin et les doutes concernant la date à laquelle la Fed va commencer à relever ses taux, ils sont tentés tout simplement de prendre leurs profits", ajoute-t-il.
Les exportations allemandes ont accusé une baisse de 2,1% en janvier, un recul sans précédent depuis le mois d'août et bien plus fort que prévu, ce qui remet en cause les prévisions de croissance robuste pour la première économie européenne au premier trimestre.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,1% ou 0,2%, après son recul d'environ 1,5% vendredi qui faisait suite à la publication de bons chiffres de l'emploi susceptibles d'avancer le calendrier du relèvement des taux de la Réserve fédérale.
Aux valeurs en Europe, les banques grecques accusent les plus fortes baisses de l'indice Stoxx 600 avant la réunion des ministres des Finances de la zone euro, lundi, pour discuter des réformes présentées par le gouvernement d'Alexis Tsipras. La Banque nationale grecque perd 8,7%, Eurobank 7,3%, Alpha Bank 8,3% et la Banque du Pirée 7,2%, contribuant à un recul de 4,3% de l'indice général de la Bourse d'Athènes.
En déplacement au Japon, la chancelière allemande Angela Merkel a dit qu'il restait beaucoup de difficultés sur la voie d'un règlement de la crise de la dette de la Grèce à même de maintenir Athènes dans la zone euro.
A Paris, EDF recule de 3,9% après les déclarations de la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, selon lesquelles un rapprochement avec Areva (PARIS:AREVA) fait partie des hypothèses envisagées.
Lafarge (PARIS:LAFP) perd 2% après des informations de presse selon lesquelles le premier actionnaire d' Holcim (SIX:HOLN) souhaite de meilleures conditions pour les actionnaires du cimentier suisse dans le cadre du projet de fusion avec le groupe français. Holcim n'a pas voulu commenter.
L'indice de l'immobilier (-1,7%) signe la plus forte baisse sectorielle en Europe, après un décrochage de 2,09% vendredi, victime de prises de profits après une phase de surperformance en vue des rachats d'actifs de la BCE. JPMorgan juge limité les effts sur le secteur de les politiques d'assouplissement quantitatif menées actuellement en Europe.
Le dollar fait également l'objet de prises de bénéfices après avoir atteint des pics de plus de 11 ans et le baril de pétrole se replie vers les 59 dollars.
(Avec Blaise Robinson, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)