Les quelque 5 400 pilotes d'Air Canada, représentés par l'Air Line Pilots Association, se sont déclarés prêts à faire grève dès le 18 septembre si leurs revendications salariales n'étaient pas satisfaites. Les pilotes souhaitent obtenir une rémunération équivalente à celle de leurs homologues des compagnies aériennes américaines.
Cette annonce intervient alors que leur contrat de dix ans, qui a expiré il y a près d'un an, n'a toujours pas été renégocié. L'absence de négociations programmées pourrait conduire à une grève prolongée, susceptible d'entraîner des désagréments importants pour les voyageurs et des tensions économiques.
Le gouvernement canadien s'est toutefois montré réticent à intervenir dans le conflit, ce qui contraste avec sa récente décision de mettre fin à un arrêt de travail dans les deux principaux chemins de fer du pays. Le ministre du travail, Steven MacKinnon, qui a ordonné la fin du conflit ferroviaire, a invoqué des circonstances économiques exceptionnelles pour justifier son intervention. Cette réticence à intervenir dans la situation d'Air Canada pourrait être influencée par des considérations politiques, étant donné que le gouvernement libéral du Premier ministre Justin Trudeau compte sur le soutien du Nouveau parti démocratique pro-syndical, ainsi que sur l'objectif d'obtenir des votes syndicaux avant les prochaines élections qui se tiendront d'ici la fin octobre 2025.
Les pilotes d'Air Canada n'ont pas divulgué de propositions salariales spécifiques, mais ont rappelé les augmentations de salaire substantielles obtenues par les pilotes de United Airlines et d'autres transporteurs américains. Le contrat des pilotes de United, ratifié en septembre 2023, a augmenté les salaires d'environ 42 % et devrait coûter à la compagnie aérienne plus de 10 milliards de dollars sur quatre ans. En comparaison, les pilotes d'Air Canada ont déclaré avoir reçu des augmentations de salaire annuelles d'environ 2 % en vertu de leur ancien contrat, qui reste en vigueur pour le moment.
L'écart salarial entre les pilotes d'Air Canada et leurs homologues américains est particulièrement prononcé chez les pilotes débutants. Une comparaison des salaires a montré qu'un premier officier de troisième année chez United gagne 196,03 $ de l'heure, alors que le même poste chez Air Canada est rémunéré à 81,02 $ de l'heure. Charlene Hudy, présidente du syndicat de la compagnie aérienne, a déclaré qu'"Air Canada a bénéficié d'un rabais sur notre main-d'œuvre pilote".
La compagnie aérienne basée à Montréal a exprimé son intention de parvenir à un accord qui reconnaisse les contributions des pilotes tout en tenant compte de la réticence des voyageurs à payer des tarifs plus élevés. Air Canada a déjà été confrontée à une baisse de ses bénéfices, ce qui a conduit à une réduction de 18 % de ses estimations de bénéfices pour l'ensemble de l'année. Les analystes de Raymond James ont estimé qu'une augmentation de 5 % des salaires des pilotes entraînerait des coûts supplémentaires de 70 millions de dollars canadiens pour la compagnie aérienne.
Les grèves dans l'industrie nord-américaine de l'aviation commerciale sont rares, mais elles peuvent avoir un impact considérable. Un récent conflit impliquant WestJet Airlines et ses mécaniciens a été résolu en une seule journée après une menace de grève et les efforts du gouvernement pour imposer un arbitrage obligatoire.
Reuters a contribué à cet article.Cet article a été généré et traduit avec l'aide de l'IA et revu par un rédacteur. Pour plus d'informations, consultez nos T&C.