par Ben Hirschler
LONDRES (Reuters) - GlaxoSmithKline est parti mercredi à la reconquête de sa réputation en matière de recherche, mettant en avant des dizaines de nouveaux médicaments et vaccins en développement au moment où la demande pour ses traitements contre le sida lui a permis de faire état de profits supérieurs aux attentes au deuxième trimestre.
La bonne tenue des ventes du Tivicay et du Triumeq a confirmé la pertinence de sa décision de conserver en mai ses traitements contre le sida et a permis de compenser une nouvelle chute des ventes du traitement de l'asthme Advair ainsi que la baisse des marges après la récente transformation de grande ampleur du portefeuille.
Le groupe pharmaceutique britannique a cédé ses traitements du cancer au suisse Novartis (SIX:NOVN) et racheté ses vaccins, les deux laboratoires créant par ailleurs une coentreprise dans les produits d'hygiène et de santé disponibles sans ordonnance dont GSK détient 63,5%.
Cet échange d'actifs d'un montant de 20 milliards de dollars (18,12 milliards d'euros) vise à assurer une croissance plus durable mais cette stratégie demandera du temps avant de porter ses fruits et GSK continue de prévoir un bénéfice en baisse de 15% à 20% en 2015, à taux de change constant.
Le directeur général Andrew Witty, qui a revu les prévisions du groupe il y a trois mois, est désormais soumis à une très forte pression pour concrétiser sa promesse d'un retournement à compter de l'année prochaine après plusieurs années de déception sur les profits et un scandale de corruption préjudiciable en Chine.
La recherche alimente les espoirs à long terme et GSK a dit avoir une quarantaine de nouveaux médicaments et vaccins en Phase II ou en Phase III d'essais cliniques.
Witty a dit à des journalistes être particulièrement enthousiaste sur un nouveau vaccin contre le zona ainsi que sur des traitements expérimentaux contre les maladies pulmonaires chroniques et l'asthme, l'anémie et les affections cardiaques.
GSK prévoit de présenter sa gamme de nouveaux traitements lors d'un événement consacré à la Recherche-Développement à New York en novembre, dont Witty a dit qu'il serait "un moment important" pour l'entreprise. La dernière journée R&D organisée par GSK remonte à 2003.
"L'entreprise a mis la patience des investisseurs à rude épreuve au cours des dernières années", a dit Ketan Patel, analyste chez Eden Tree Investment Management. "L'accent mis sur la journée R&D en novembre sera un catalyseur déterminant."
L'action GSK gagnait près de 3% vers 14h00 GMT, à 1.369,5 pence en Bourse de Londres alors que l'indice sectoriel européen des pharmaceutiques prenait 1,42%.
Le chiffre d'affaires du deuxième trimestre a progressé de 6% à 5,9 milliards de livres (8,3 milliards d'euros) mais le bénéfice hors exceptionnels a baissé de 9% à 17,3 pence par action.
Les analystes s'attendaient en moyenne à un chiffre d'affaires de 5,9 milliards de livres et à un bénéfice hors exceptionnels de 16,7 pence par action, selon Thomson Reuters.
GSK, qui s'est engagé en mai à servir un rendement régulier pendant trois ans, a dit qu'il paierait un dividende de 19 pence au titre du deuxième trimestre.
(Ben Hirschler, Patrick Vignal et Marc Joanny, pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)