PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes sont en hausse à mi-séance jeudi, soutenues par les pronostics favorables à Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle française au lendemain du débat d'entre deux tours, ainsi que par des indicateurs économiques positifs et une série de résultats de sociétés solides.
Wall Street est attendue dans le vert et le dollar conserve la majeure partie des gains engrangés la veille après la réunion de la Réserve fédérale, qui conforte le scénario d'un relèvement des taux le mois prochain, la banque centrale jugeant "transitoire" la phase actuelle de ralentissement de l'économie.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,91% à 5.349 points à 10h45 GMT, au plus haut depuis janvier 2008, tandis que le SBF 120 (+0,82%) évolue à son plus haut niveau depuis septembre 2007.
A Francfort, le Dax avance de 0,86% et à Londres, le FTSE prend 0,43%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,49%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,8% et le Stoxx 600 de 0,39%, après avoir touché son plus haut niveau depuis août 2015.
Un sondage montrant qu'Emmanuel Macron a été jugé plus convaincant que Marine Le Pen lors du débat de mercredi soir par près de deux tiers des personnes interrogées a été interprété par les investisseurs comme un signe confortant leur pronostic de victoire du candidat d'En Marche! dimanche.
L'écart de rendements entre les obligations d'Etat françaises et allemandes à dix ans est ainsi revenu à moins de 39 points de base, son plus bas niveau depuis novembre. Quant à l'euro, il gagne près de 0,5% face au dollar, à plus de 1,0930.
Sur les marchés actions, les résultats demeurent toutefois le principal moteur de la hausse. Emblématique de cette tendance, Veolia (PA:VIE) se hisse en tête du CAC avec un gain de 4% après des trimestriels en hausse, marqués par une accélération du chiffre d'affaires qui semble appelée à se prolonger.
Le numéro un mondial de la bière AB InBev, prend quant à lui 3,76% après une croissance plus marquée qu'attendu de son bénéfice sur les trois premiers mois de l'année et l'évocation d'un début de reprise au Brésil, son deuxième marché, après deux ans de crise.
A Londres, HSBC (+3,94%) et Royal Dutch Shell (AS:RDSa) (+2,73%) figurent parmi les meilleures performances du FTSE après leurs trimestriels, supérieurs au consensus dans les deux cas.
Parmi les baisses marquantes du jour, Société générale abandonne 0,31%, son résultat net du premier trimestre ayant été plombé par une charge exceptionnelle de 963 millions d'euros destinée à solder un litige avec le fonds souverain libyen LIA.
Sur le front macroéconomique, les résultats définitifs des enquêtes IHS Markit auprès des directeurs d'achats en Europe ont confirmé la bonne orientation de la conjoncture, l'indice PMI composite de la zone euro s'inscrivant au plus haut depuis six ans.
"Les chiffres continuent de dessiner un tableau positif: une demande solide, des pressions en hausse sur les capacités de production, des intentions de recrutement en hausse, le tout soutenu par la convergence entre les pays", a commenté Apolline Menut, de Barclays (LON:BARC).
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,3% environ, après la clôture mitigée de la veille. Les actions américaines avaient réduit leurs pertes après le communiqué de la Fed, qui a par ailleurs fait monter le dollar de 0,7%. Celui-ci reperd néanmoins quelques fractions face à un panier de devises de référence jeudi.
La vigueur du billet vert pèse d'ailleurs sur les cours des matières premières, comme le cuivre (-0,5%) ou le nickel (-1,7%). Le pétrole, également pénalisé par la baisse moins marquée qu'attendu des stocks de brut aux Etats-Unis, recule pour la quatrième séance d'affilée, ramenant le baril de Brent tout près des 50 dollars et le brut léger américain (WTI) sous 47,50.
La séance à Wall Street sera animée entre autres par le chiffre hebdomadaire des inscriptions au chômage et une nouvelle salve de résultats en attendant le nouveau vote du Congrès sur la réforme de l'Obamacare, prévu à partir de la mi-journée à Washington.
(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)