LVIV, Ukraine (Reuters) - Les autorités ukrainiennes ont une nouvelle fois accusé mercredi l'armée russe d'entraver les tentatives d'évacuations de civils dans plusieurs villes assiégées d'Ukraine, en dépit de son engagement à respecter des cessez-le-feu locaux autour de six couloirs humanitaires.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitro Kouleba, a accusé la Russie de retenir en otage 400.000 personnes dans la ville portuaire de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, en poursuivant les bombardements en dépit des tentatives pour mettre en place un couloir humanitaire sécurisé pour évacuer les civils.
"La Russie continue de retenir en otage plus de 400.000 personnes à Marioupol, en empêchant l'aide humanitaire et les évacuations. Les bombardements aveugles se poursuivent", a-t-il écrit sur Twitter (NYSE:TWTR).
"Près de 3.000 nouveau-nés manquent de médicaments et de nourriture", a-t-il ajouté.
A Izioum, dans la région de Kharkiv, dans l'est du pays, une évacuation programmée de civils a été retardée par des bombardements russes, a annoncé dans un message publié sur internet le gouverneur de la région, Oleh Sinehoubov.
"Les autocars attendent encore à l'entrée de la ville d'Izioum", a-t-il dit en précisant que des négociations étaient en cours avec les troupes russes, avec l'aide de la Croix-Rouge.
La vice-Première ministre russe Irina Verechtchouk avait annoncé dans une allocution télévisée mercredi en début de matinée que les forces ukrainiennes et russes s'étaient engagées à cesser le feu de 09h00 à 21h00 (07h00 à 19h00 GMT) pour permettre l'instauration de six couloirs humanitaires.
Alors que Kiev et Moscou se sont rejeté la responsabilité des échecs des tentatives de mise en place de couloirs humanitaires ces derniers jours, Irina Verechtchouk avait exhorté les forces russes à respecter leurs engagements.
Cinq des couloirs humanitaires annoncés pour la journée de mercredi sont situés dans l'est de l'Ukraine (entre Marioupol et Zaporijjia, Enerhodar et Zaporijjia, Soumy et Poltava, Izioum et Lozova et entre Volnovakha et Pokrovsk), le sixième visant à permettre aux habitants d'une série de villes voisines de Kiev de rejoindre la capitale, dans le nord du pays.
Le gouverneur de la région de Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine, a déclaré mercredi matin que des voitures particulières empruntaient pour le deuxième jour consécutif un couloir humanitaire sécurisé entre la ville de Soumy, proche de la frontière avec la Russie, et celle de Poltava, un peu plus à l'ouest.
Selon les autorités locales, environ 5.000 civils avaient déjà pu être évacués mardi via ce couloir humanitaire, qui semblait encore être le seul ouvert mercredi à la mi-journée.
La Russie dément régulièrement prendre des civils pour cible dans le cadre de ce qu'elle décrit comme une "opération militaire spéciale" visant à démilitariser et "dénazifier" l'Ukraine.
(Reportage Max Hunder et Natalia Zinets, rédigé par Alessandra Prentice ; version française Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault)