Cette semaine a vu une légère amélioration de l’environnement de la zone Euro. Alors que la probabilité de sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne augmente, plusieurs éléments ont participé à baisser la perception du risque européen. Tout d’abord, la démission de Giuseppe Conte en Italie, mettant fin à la coalition Salvini – Conte a ouvert la porte à la formation d’un nouveau gouvernement avec, entre autre, une possible coalition entre le mouvement 5 Etoiles et le Parti Démocrate. Cette perspective rassure les investisseurs quant au respect des engagements de réduction des déficits budgétaires de l’Italie. Une telle coalition apaiserait également les relations entre l’Italie et l’Union Européenne. Toutefois, les négociations entre les deux partis viennent de démarrer et s’annoncent complexes et difficiles. Ils ont jusqu’à mardi pour trouver un accord.
Par la même occasion, dans l’attente d’une récession de plus en plus probable, le gouvernement allemand a confirmé l’imminence d’un plan de relance. Une première mesure a été annoncée, l’exemption de la taxe de solidarité de 5 ,5% touchant près de 90% des contribuables. A ces éléments s’est ajoutée la publication d’indices de confiance des directeurs d’achats (PMI) meilleurs qu’attendus en Europe.
Cette amélioration du climat des affaires ne s’est pas retrouvée aux Etats Unis qui ont vu le PMI manufacturier franchir à la baisse la barre des 50 (49.9). Cependant les marchés n’ont pas réagi négativement à cette nouvelle. D’une part, le niveau des tensions commerciales entre la Chine et les Etats Unis a baissé suite à la prolongation de 90 jours des exemptions accordées à Huawei. D’autre part le marché est tourné vers Jackson Hole et le prochain discours de M. Powell. Les investisseurs attendent effectivement plus de visibilité sur l’évolution de la politique de la Fed dans un environnement de croissance mondiale plus faible. Les publications des minutes de la dernière réunion de la Fed ont mis en évidence les dissonances fortes entre les différents membres du FOMC (Federal Open Market Committee). Plusieurs présidents de réserves fédérales régionales (Boston, Philadelphie, Kansas) ont d’ailleurs eu des propos moins accommodants sur la politique monétaire.
Dans cet environnement, les investisseurs ont pleinement pris en compte une réduction de 0,25% lors de la réunion politique de la Fed les 17 et 18 septembre. Cependant, la probabilité d’une baisse de 100 points de base d’ici la fin de l’année a quelque peu diminué. Les taux d’intérêt ont repris quelques points de base des deux côtés de l’Atlantique (+10 points de base) et les marchés d’actions plus de 1%. Dans cet environnement, nous avons pris quelques profits sur la duration, suite à la hausse des taux. En ce qui concerne la partie actions, nous demeurons prudents.