La Chambre américaine des représentants a approuvé mercredi un accord budgétaire partiel de plus de 850 milliards de dollars pour 2019, qui permettra d'éviter la paralysie des administrations fédérales, Donald Trump se disant prêt à le signer malgré l'absence de financement pour son mur à la frontière.
"Nous allons permettre au gouvernement de continuer à fonctionner", a déclaré le président américain avant le vote, en marge de sa visite à l'ONU.
Il avait pourtant menacé la semaine dernière de faire dérailler cette "loi ridicule" car elle ne contenait pas d'enveloppe pour renforcer la "sécurité à la frontière" avec le Mexique, en construisant le mur qu'il promet depuis sa campagne électorale de 2016.
Cette loi budgétaire, déjà approuvée par le Sénat (à 93 voix contre 7), est le fruit d'un accord entre républicains et démocrates. Portant principalement sur la Défense, elle a également été votée à une très confortable majorité mercredi par la Chambre (361-61).
Les républicains se sont vivement félicités de l'adoption de l'accord budgétaire avant la date butoir du 30 septembre. L'année fiscale commençant le 1er octobre aux Etats-Unis, si cette loi n'était pas promulguée à temps, le financement des administrations fédérales serait immédiatement suspendu ("shutdown").
La loi budgétaire prévoit 674,4 milliards de dollars pour la Défense, soit une hausse de 17 milliards de dollars par rapport à 2018. Elle inclut une augmentation de 2,6% des salaires dans l'armée.
La loi couvre également les ministères de la Santé, de l'Education et du Travail. Elle est accompagnée d'une mesure prolongeant, jusqu'au 7 décembre, le financement d'autres administrations où le consensus aurait été plus difficile à obtenir.
"Nos hommes et femmes en uniformes vont recevoir leur plus grosse hausse de salaire en neuf ans!" s'est réjoui le chef des républicains à la Chambre, Paul Ryan. Le texte a été envoyé à la Maison Blanche pour sa promulgation.
Si Donald Trump signe cette loi, comme il l'a promis, les républicains seront parvenus à repousser l'épineux débat sur l'immigration clandestine et la construction d'un mur jusqu'à après les élections parlementaires cruciales du 6 novembre, où ils tenteront de défendre leur majorité au Congrès.
Cela fait "22 ans que le Congrès" n'avait pas approuvé autant de lois de financement --soit 75% du budget 2019-- à temps avant la nouvelle année fiscale, s'est réjoui Paul Ryan.