Le constructeur automobile General Motors (GM) a annoncé mercredi que son véhicule électrique Chevrolet Volt, emblématique du renouveau espéré du géant américain, serait commercialisé en 2010 en Californie (ouest des Etats-Unis).
L'annonce a été faite par le co-président de GM, Bob Lutz, lors de l'ouverture du salon automobile de Los Angeles, et au lendemain de la démission surprise du directeur général du groupe, Fritz Henderson.
M. Lutz a assuré que la Volt, qui peut être rechargée avec une prise électrique standard, aurait une autonomie de près de 65 kilomètres. Au delà, ses batteries se rechargeront grâce à un petit moteur à essence.
Il s'agira donc de la première des voitures "hybrides rechargeables" de série vendues par un grand constructeur aux Etats-Unis.
Selon des chiffres du département américain des transports, près de 8 Américains sur 10 parcourent moins de 65 kilomètres par jour.
GM annoncera ultérieurement les autres marchés sur lesquels sera lancée la Volt, qui devrait être vendue entre 30.000 et 40.000 dollars, selon les analystes du secteur.
"La Californie a depuis longtemps été à la pointe des changements environnementaux et nous sommes ravis, chez GM, de proposer la technologie de la Volt au public", a déclaré M. Lutz.
Le groupe a également annoncé un partenariat avec les services publics de Californie, qui devraient recevoir une flotte de 100 Volt. Par ailleurs, plus de 500 bornes électriques seront déployées à travers l'Etat.
Selon M. Lutz, entre 4.000 et 6.000 Volt seront disponibles dans un premier temps et la production annuelle devrait atteindre 10.000 en 2011, pour sa première année complète de fabrication.
En vitesse de croisière, la production annuelle devrait atteindre 50.000 à 60.000 unités, a-t-il ajouté.
Le co-président de GM a esquivé la plupart des questions sur le départ de M. Henderson, qui a pris le monde de l'automobile par surprise.
"Je pense que nous avons tous été surpris et que toutes les équipes de General Motors sont sincèrement tristes", a-t-il déclaré. "(M. Henderson) a piloté General Motors à travers ce qui a sans doute été la plus difficile période de son histoire", a-t-il ajouté.
"Je sais que vous voudriez tous savoir ce qui s'est vraiment passé chez GM hier. Mais je ne vais pas vous le dire", a-t-il dit.
A l'instar de nombre de ses concurrents, l'ex-numéro un mondial de l'automobile, aujourd'hui détenu à 60% par l'Etat américain, est ressorti considérablement amaigri de la crise qui a frappé le marché de l'automobile ces deux dernières années.
Le groupe a encore perdu de 1,151 milliard de dollars entre sa sortie de faillite en juillet et le 30 septembre, et ses ventes ont recommencé à baisser en novembre après un rebond en octobre.
M. Lutz a affirmé que la crise traversée par GM avait donné au groupe "une opportunité sans précédent pour réévaluer (sa) stratégie".
Selon lui, le développement de véhicules utilisant d'autres énregies que le pétrole est au centre de cette nouvelle stratégie. "Je suis sûr que dans quelques années, nous verrons cette époque comme celle d'un grand progrès dans le développement des véhicules électriques", a-t-il dit.
Avec sa Volt, GM espère concurrencer la Prius, le modèle hybride de Toyota, commercialisé aux Etats-Unis depuis 2001 et qui en est à sa troisième génération. Le constructeur japonais a annoncé l'expérimentation en 2010 d'un modèle de Prius qui sera comme la Volt rechargeable sur le secteur.