Le futur patron d'Electricité de France, Henri Proglio, qui souhaite qu'EDF redevienne le chef de file de la filière nucléaire française, "doit d'abord s'occuper de ses dossiers", a estimé vendredi la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
"J'approuve la détermination (de M. Proglio ndlr) à vouloir renforcer la position française dans le domaine nucléaire. En revanche, je crois qu'il y a un groupe qui s'appelle Areva (...) Il faut que chacun s'occupe de ses dossiers", a-t-elle jugé sur RTL.
EDF, Veolia, "cela fait déjà beaucoup", a poursuivi Mme Lagarde, alors que M. Proglio, actuellement PDG du groupe de services à l'environnement Veolia, doit rester président de son conseil d'administration, une fois nommé à la tête d'EDF.
Henri Proglio a préconisé mercredi dans Les Echos une ouverture du capital d'Areva NP (ex-Framatome), filiale du groupe nucléaire spécialisée dans la construction de réacteurs, estimant qu'elle devait retrouver le rôle de "sous-traitant important" qui lui était auparavant dévolu.
Areva et EDF se disputent depuis plusieurs années le leadership de la filière nucléaire française. Chacun pilote la construction d'un réacteur nucléaire de 3e génération (EPR): le premier en Finlande et le second en France, à Flamanville, dans la Manche.
Mercredi, Mme Lagarde s'était félicitée "qu'Henri Proglio ait envie de consolider cette filière nucléaire". "C'est très bien, parce que c'est un de nos atouts déterminants qui nous assure au passage une grande indépendance énergétique", avait-elle alors expliqué.
Interrogée sur le futur salaire de M. Proglio, Mme Lagarde a réitéré son refus d'un cumul de rémunérations, indiquant qu'il percevrait uniquement celle de président d'EDF dont le montant n'est pas encore fixé.
Le PDG du Veolia devrait être officiellement nommé à la tête du groupe public EDF en conseil des ministres le 25 novembre.