par Jeffrey Dastin et Yuvraj Malik
DAVOS, Suisse (Reuters) - Microsoft (NASDAQ:MSFT) va supprimer 10.000 emplois pour faire face aux réductions de coûts de ses clients dans l'informatique dématérialisée ("cloud") et au contexte économique incertain, nouveau signe des turbulences qu'affronte le secteur technologique américain en proie à une vague de licenciements.
Ces réductions d'effectifs conduiront à une charge de 1,2 milliard de dollars qui sera comptabilisée au deuxième trimestre, a indiqué mercredi Microsoft.
Dans une note au personnel, que Reuters a pu consulter, le directeur général de Microsoft, Satya Nadella, a indiqué que le processus de suppressions d'emplois, qui concerne moins de 5% de l'effectif total, se terminerait d'ici la fin du mois de mars.
Dans cette note, le dirigeant explique que les clients de Microsoft souhaitent "optimiser leurs dépenses numériques pour faire plus avec moins" et "faire preuve de prudence car certaines parties du monde sont en récession quand d'autres parties en anticipe une".
Le géant de l'informatique est également confronté à l'effondrement du marché des ordinateurs personnels après le boom généré par la pandémie, qui a entraîné une faible demande pour Windows et les logiciels associés.
Satya Nadella précise que le groupe va continuer à investir dans des domaines stratégiques, tels que l'intelligence artificielle à l'image de la société OpenAI, propriétaire de l'intelligence artificielle conversationnelle ChatGPT dont le lancement a fait grand bruit.
"La prochaine grande vague de l'informatique est en train de naître avec les progrès de l'intelligence artificielle, car nous transformons les modèles les plus avancés du monde en une nouvelle plateforme informatique", a-t-il déclaré.
Les 10.000 suppressions d'emplois chez Microsoft interviennent après déjà des réductions d'effectifs de moindre ampleur l'an dernier.
En juillet, Microsoft avait déclaré qu'un petit nombre de postes avaient été supprimés, tandis que le site d'information Axios avait rapporté en octobre que la société avait licencié moins de 1.000 employés sur plusieurs divisions.
Cette annonce coïncide avec le début du plan de licenciement décidé par Amazon (NASDAQ:AMZN), qui prévoit la suppression de plus de 18.000 emplois.
Amazon a indiqué dans une note interne que Reuters a pu consulter, que les employés concernés travaillant aux Etats-Unis, au Canada et au Costa Rica seraient informés d'ici la fin de la journée de leur avenir au sein de l'entreprise.
Les employés travaillant en Chine seront prévenus après les congés du Nouvel An lunaire, a précisé le géant du numérique.
(Avec la contribution de Akash Sriram et Nivedita Balu, Jean Rosset et Camille Raynaud pour la version française, édité par Kate Entringer, Blandine Hénault et Nicolas Delame)