L'ancien Premier ministre François Fillon (Les Républicains) a dénoncé jeudi "une astuce politicienne" de la part de François Hollande alors que la France ne pourra probablement pas respecter ses engagements européens en matière de déficit en raison des dépenses supplémentaires décidées après les attentats.
"Je crains que cela ne soit vraiment une astuce politicienne de François Hollande. Les dépenses de sécurité qu'il a annoncées, en 2016 (...) c'est en gros 500 millions d'euros. On n'a pas besoin de rompre le pacte de stabilité pour 500 millions", a estimé M. Fillon, interrogé par Sud Radio et Public Sénat quant au fait que le pacte de stabilité budgétaire européen ne sera probablement pas respecté.
François Fillon a suggéré des économies comme le rétablissement du jour de carence dans la fonction publique ou une réforme de l'aide médicale d'Etat (AME). "Il peut recruter un peu moins que les 60.000 postes d'enseignants qu'il a promis", a-t-il ajouté.
M. Hollande "est en train de se préparer à ouvrir en grand les vannes de la dépense publique à la veille de l'élection présidentielle, au prétexte que la France doit assurer sa sécurité", a encore estimé M. Fillon.
Il s'est par ailleurs interrogé sur la volonté de la Garde des Sceaux Christiane Taubira de "mettre en œuvre une politique de sécurité qui permette de protéger les Français", et a conseillé au ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius de "se taire" après avoir "changé de position" sur la Russie.