Le groupe sidérurgique ArcelorMittal table sur une hausse de la demande d'acier dans les cinq ans en Europe et en Amérique du Nord, et a annoncé vendredi un nouvel objectif de gains de gestion de 3 milliards de dollars d'ici fin 2015.
"Le point le plus bas du cycle de demande (d'acier) est derrière nous", a déclaré le PDG du groupe Lakshmi Mittal, lors d'une journée investisseurs.
ArcelorMittal table sur une croissance de la consommation mondiale d'acier en hausse de 3% à 3,5% en 2013, ce qui se traduirait par une hausse de ses livraisons de 2% à 3%.
La groupe a confirmé ses objectifs financiers pour 2013, et notamment de dégager un excédent brut d'exploitation (Ebitda) supérieur aux 7,1 milliards de dollars de 2012.
ArcelorMittal a également maintenu son objectif de ramener sa dette à environ 17 milliards de dollars mi-2013, contre 21,8 milliards à fin 2012.
Il a fixé un prochain objectif de réduction à 15 milliards de dollars "à moyen terme", une baisse supplémentaire de 2 millions qui sera réalisée grâce à la génération de trésorerie. Il n'y aura pas d'augmentation des investissements et des dividendes jusqu'à cette échéance.
Le nouveau plan d'économies de gestion de 3 milliards de dollars d'ici fin 2015 reposera pour un tiers sur les coûts fixes et pour les deux tiers sur les coûts variables.
Il fait suite à des gains de 4,8 milliards de dollars depuis 2008, s'ajoutant à 1,6 milliard de dollars de synergies des acquisitions.
Le PDG du groupe a fait valoir que les actions menées depuis quatre ans sont "créatrices de valeur". Il a mis l'accent sur les "franchises" du groupe, des domaines porteurs de croissance comme le secteur minier ou l'automobile dans lesquels il entend continuer à investir pour les développer.
ArcelorMittal est le premier fournisseur de principaux constructeurs automobiles, alors que le groupe prévoit que le marché automobile augmentera de 24% de 2012 à 2017, passant de 80 millions d'unités à plus de 100 millions.
Le PDG d'ArceloMittal s'est dit "optimiste sur les perspectives de demande" d'acier en 2013, relevant que la Chine est "loin de son pic de demande" et que les Etats-Unis sont dans "une nouvelle phase de croissance". En Europe, "la demande reste très faible, particulièrement dans le Sud, mais le rythme de baisse ralentit", a-t-il ajouté.
A plus long terme, ArcelorMittal table d'ici 5 ans sur une hausse de la demande d'acier de 40 millions de tonnes en Europe et en Amérique du Nord, soit 20 millions dans chacune des deux zones géographiques, qui sont "des régions clés" pour ArcelorMittal, à souligné le PDG.
"Nous avons les capacités pour prendre notre part" de cette demande supplémentaire, a-t-il dit, en tablant sur une hausse d'activité de 12 millions de tonnes pour le groupe, ce qui améliorera sa rentabilité, compte tenu des réductions de capacité qui ont mises en oeuvre.
"Les marges supplémentaires sont significativement supérieures", a observé M. Mittal.
Cet apport s'inscrit dans l'objectif d'atteindre un Ebitda de 150 dollars la tonne d'acier annoncé par le groupe, contre 87 dollars la tonne en moyenne sur la période 2010-2012. Un objectf sur lequel M. Mittal s'est dit "confiant".
ArcelorMittal estime la croissance annuelle moyenne de la demande en Europe à 3,5% sur les 5 ans à venir, mais pas en 2013 qui sera encore "en contraction" de l'ordre de 0,5% à 1%.
Le PDG a rappelé qu'au point le plus haut, en 2007, la capacité d'utilisation atteignait 88% en Europe, et 84% aux Etats-Unis, et il a envisagé un retour au niveau d'avant crise dans les 4 à 5 ans à venir avec des capacités de production réduites. Il a envisagé que la reprise puisse conduire à la relance de certaines capacités gelées.
A la Bourse de Paris, l'action ArcelorMittal a terminé en recul de 0,95% à 11,415 euros, dans un marché en repli de 0,71%.