Ce midi sur le marché des changes, l'euro se rapproche de nouveau de son sommet annuel supérieur à 1,14 dollar qui a été touché mi-mai. A cette heure, il progresse ainsi de 0,22% contre sa contrepartie américaine à 1,1305 dollar. En revanche, le yen se reprend vivement.
En effet, la monnaie unique européenne recule sensiblement de 1,09% face au yen, à 138,67 yens l'euro.
'Le yen se montre fort et sa surperformance fait écho à une montée de l'aversion au risque induite par les chiffres décevants de l'inflation chinoise', commentent les cambistes de ScotiaMocatta, et ce d'autant que les statistiques japonaises n'ont pas été pour l'heure en mesure d'infléchir le mouvement.
Mais ce sont surtout les propos du patron de la Banque du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, qui tirent le yen vers le haut. Le banquier central nippon a en effet déclaré devant le parlement qu'il lui semblait difficile de voir le yen tomber plus bas en termes réels. Un propos qui pourrait être destiné à stabiliser la devise de l'archipel maintenant tombée à de bas niveaux.
Pour mémoire, sa chute résulte en bonne partie du 'QQE' (des rachats d'actifs massifs et variés) mené par la BoJ. Il n'en reste pas moins que selon SG, 'en termes de parité du pouvoir d'achat, le yen reste sous-évalué de 20%'.
Et en Europe ? 'Il n'y a vraiment aucune nouvelle réellement digne de ce nom à propos du dossier grec', ajoutent les cambistes de Société Générale (PARIS:SOGN).
Notons cependant que le président de l'institut de conjoncture allemand Ifo, Hans-Werner Sinn, a estimé ce matin que la Grèce pourrait tirer partie d'une sortie de l'euro grâce à la dévaluation de la 'nouvelle drachme' qu'elle permettrait. Mais un tel scénario ne semble possible que si, pendant un certain laps de temps, les deux monnaies (le nouveau drachme, ayant valeur légale, et l'euro en tant que devise parallèle) circulaient tous deux dans le pays, indique l'économiste dont l'opinion reflète souvent une partie de l'opinion allemande.
'La nouvelle monnaie doit avoir cours légal afin que les prix des contrats de travail, de location, ainsi que les accords de prêts puissent tous être dévalués', détaille M. Sinn, qui estime que la Grèce devrait aussi pouvoir retourner dans la zone euro une fois son économie et sa nouvelle devise stabilisées.
L'essentiel semble cependant ailleurs. Les spécialistes de SG ajoutent : 'les Bunds (les emprunts d'Etat allemand, ndlr) ont toujours l'air de jouer un rôle déterminant dans les fluctuations de l'euro à court terme', ajoutent-ils.
En effet, le rendement du Bund à dix ans, tombé en avril tout près de 0%, est depuis rapidement remonté. La barre des 1% a été dépassée cette nuit, même si pour l'heure ce taux est revenu à 0,97%.
Du côté des statistiques, la production industrielle a augmenté de 0,4% au Royaume-Uni au mois d'avril, tandis qu'elle a diminué de 0,9% en France. L'Hexagone a en outre enregistré un excédent courant de 0,4 milliard sur la même période.
Aucune statistique majeure n'est attendue du côté américain cet après-midi, hormis les stocks pétroliers.
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