PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes accentuent leur progression mercredi à la mi-séance, gagnant quelque 2% à la faveur surtout de l'envolée du secteur bancaire et de celui les matières premières tandis que Wall Street est attendue en hausse plus modérée à l'ouverture.
À Paris, le CAC 40 prend 2,47% (+107,47 points) à 4.453,38 points vers 10h50 GMT. À Francfort, le Dax avance de 2,08% et à Londres, le FTSE gagne 1,4%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 2,01% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 2,49%.
Tous les indices sectoriels sont en outre dans le vert.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,5% à 0,7%. La séance pourrait-être influencée par JPMorgan Chase, dont l'action avançait de 1,6% dans des échanges d'avant-Bourse, à la suite de la publication par la banque américaine de résultats trimestriels apparemment meilleurs que prévu.
"Les minières et les bancaires mènent la danse aujourd'hui mais les perspectives économiques mondiales restent moroses", a estimé Rupert Baker, chargé des actions chez Mirabaud Securities, faisant référence au fait que le le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mardi l'abaissement de ses prévisions mondiales.
La performance commerciale de la Chine a toutefois dépassé les prévisions en mars et ses exportations ont enregistré leur première hausse depuis neuf mois, ce qui pourrait signifier que la deuxième économie mondiale est en voie de stabilisation.
Si les économistes mettent en avant le rôle des effets statistiques et saisonniers dans cette variation, le détail des données fait apparaître une augmentation des volumes importés pour la plupart des matières premières les plus exploitées telles le cuivre, dont le cours progresse, parmi d'autres, sur le London Metal Exchange.
L'indice regroupant les valeurs européennes liées aux mines et aux matières premières affiche de ce fait la deuxième plus forte hausse sectorielle à ce stade de la séance avec un bond de 4,87%, ce qui porte sa progression depuis le début de l'année à près de 16%, de loin la meilleure performance de tous les indices sectoriels européens.
Le compartiment bancaire affiche la plus forte hausse avec un gain de 4,94%, avec notamment en vue les banques italiennes, Standard Chartered (LON:STAN) (+8,4%), Société générale (+7,0%) et Deutsche Bank (DE:DBKGn) (+6,9%).
Le bond de ce mercredi ramène le recul de l'indice bancaire depuis le début de 2016 à moins de 20%, ce qui est la plus mauvaise performance sectorielle sur la période.
L'indice regroupant les valeurs bancaires italiennes avance de près de 7%, vraisemblablement porté par les déclarations du ministre de l'Economie Pier Carlo Padoan disant qu'il n'y avait aucun risque que les autorités européennes, que ce soit la Commission européenne ou la Banque centrale européenne (BCE), bloquent le fonds créé lundi par le secteur bancaire italien pour redresser les établissements les plus faibles.
Malgré sa rechute de mardi, il est en hausse de plus de 14% depuis son creux de l'année touché jeudi, tout en restant en repli de quelque 31,5% depuis le début de l'année.
Portée par son secteur bancaire, la Bourse de Milan surperforme toutes les autres places européennes avec une progression de 3,66%.
Standard Charterd a été sélectionnée par la Chine pour participer au fixing de l'or en yuan, qui sera lancé le 19 avril par le pays, une étape décisive pour imposer une alternative dans le processus de fixation des prix de référence du métal jaune dont il est à la fois l'un des premiers producteurs, importateurs et consommateurs mondiaux.
Du côté des baisses individuelles, Tesco (LON:TSCO) cède 5,1%, deuxième repli le plus prononcé du Stoxx 600, après que le distributeur britannique, qui a fait état d'une première hausse en trois ans de ses ventes trimestrielles, a dit qu'il restait confronté à une guerre des prix qui ne serait pas sans conséquence sur le résultat opérationnel annuel.
L'action Premier Foods plonge pour sa part de près de 26% suite à la décision du producteur d'épices américain McCormick Foods de renoncer à lancer une OPA sur le groupe alimentaire britannique.
Les cours du pétrole reculaient de près de 1% à 1,5%, sous le coup d'un mouvement de prises de bénéfices après leur envolée de 4% la veille sur des espoirs de voir la réunion des principaux producteurs dimanche à Doha déboucher sur des mesures concrètes pour limiter l'offre mondiale.
Les déclarations du ministre saoudien du pétrole, Ali al-Naimi, disant dans le journal al-Hayat que toute baisse de la production était exclue, pèsent également sur l'or noir.
Ce dernier est peut-être également affecté par la bonne tenue du dollar, dont l'indice avance de 0,66%, repassant ainsi la barre de 94 après son creux de près de huit mois, à 93,627, touché mardi.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)