Un mois et demi après leur dernière rencontre, les syndicats et le patronat du transport routier de marchandises reprennent jeudi les négociations salariales, avec l'espoir de parvenir à un "compromis" acceptable pour les deux parties.
Les retrouvailles se feront à partir de 9H30 au siège de l'administration du Travail d'Ile-de-France à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).
Le 9 février, les syndicats avaient rejeté en bloc les propositions patronales (réduction de la carence maladie, meilleure prise en charge de la mutuelle obligatoire, hausse des indemnités de déplacement), faute de revalorisation salariale suffisante à leurs yeux.
Le patronat était prêt à consentir une augmentation de 2% pour les plus bas salaires de la convention collective, actuellement sous le Smic, loin des 5% réclamés pour tous les salariés par le camp adverse. Depuis, les syndicats ont revu leurs prétentions à la baisse.
Mais ce sont encore "des chiffres inatteignables" selon la fédération patronale FNTR, affirme à l'AFP Nicolas Paulissen, son délégué général. Son organisation va apporter "quelques précisions", notamment sur "la réforme de la protection sociale et la rénovation des classifications métiers", qu'elle souhaite. Mais elle "ne fera pas de propositions nouvelles" sur les salaires.
L'OTRE, qui représente les PME, fait part de son coté de sa "volonté de continuer à négocier" et "soumettre de nouvelles propositions", selon son secrétaire national adjoint, Jean-Marc Rivera. Cependant, il estime que les demandes des syndicats, "même si elles sont à la baisse, restent extrêmement élevées et inaccessibles pour nos entreprises".
La CFDT Transports (majoritaire) veut laisser sa chance au dialogue, sans pour autant présager de l'issue des discussions. "J'y vais confiant parce que je crois à la négociation", assure son responsable, Thierry Cordier. Mais "il ne faut pas qu'on la fasse traîner 40 heures ou 40 jours" si ça n'avance pas, ajoute-t-il.
La discussion "peut durer une heure comme trois", avance Patrice Clos (FO), qui espère "pouvoir négocier et avancer sur un point d'accord". "Ca peut se finir très vite" si les patrons "ne viennent pas sur nos propositions", prévient Thierry Douine (CFTC).
L'objectif reste "d'avoir une véritable discussion, qui permette un compromis", conclut Jérôme Vérité (CGT).
Dans tous les cas, les syndicats, qui ont mené plusieurs actions depuis janvier pour peser sur les négociations (opérations escargot, barrages filtrants, blocages...), se tourneront vers leurs adhérents avant de signer ou pas un accord.