par Maggie Fick et Jacob Gronholt-Pedersen
LONDRES/COPENHAGUE (Reuters) - Novo Nordisk (CSE:NOVOb), le fabricant du médicament Wegovy pour la perte de poids, a annoncé vendredi qu'il investirait 6 milliards de dollars (5,62 milliards d'euros) pour stimuler sa production au Danemark, tout en signalant que l'industrie était loin d'être en mesure de produire suffisamment de traitements amaigrissants pour répondre à la demande mondiale.
Le groupe pharmaceutique danois connaît un grand succès avec son traitement contre l'obésité, mais il est confronté à des pénuries qui l'ont contraint à limiter le nombre de patients.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié l'obésité d'"épidémie croissante" et estime que plus d'un milliard d'adultes dans le monde seront touchés d'ici à 2030.
"Avec les capacités que nous construisons et la concurrence qui se développe, je pense que nous sommes loin d'atteindre le milliard de personnes", a déclaré le directeur général du groupe, Lars Fruergaard Jorgensen, dans une interview avec Reuters.
"Je crois que nous devrons continuellement investir", a-t-il ajouté.
Les régulateurs américains et britanniques ont approuvé cette semaine le traitement d'Eli Lilly (NYSE:LLY) destiné à perdre du poids, tandis qu'AstraZeneca (LON:AZN) a investi dans la licence d'un candidat médicament oral contre l'obésité de la société chinoise Eccogene.
Novo Nordisk a déclaré que l'investissement de plus de 42 milliards de couronnes danoises dans l'agrandissement de son usine de Kalundborg, au Danemark, renforcera sa capacité de fabrication d'ingrédients pharmaceutiques actifs (API), ainsi que d'autres parties de sa chaîne d'approvisionnement, telles que l'emballage.
Cela comprendra l'API de Wegovy ainsi que l'Ozempic, le traitement contre le diabète de Novo.
Selon un porte-parole du groupe, cet investissement est le plus important réalisé par une entreprise du secteur privé au Danemark.
Novo Nordisk envisage également d'acquérir d'autres sociétés produisant des médicaments en phase initiale ou intermédiaire, par le biais d'accords complémentaires pouvant s'élever à quelques milliards de dollars.
"Le diabète, l'obésité, les maladies cardiovasculaires, l'ensemble de l'espace cardiométabolique, mais aussi les maladies rares du sang, l'hémophilie, la drépanocytose, sont autant de domaines dans lesquels nous pensons avoir une position forte", a déclaré Lars Fruergaard Jorgensen.
(Reportage Jacob Gronholt-Pedersen et Terje Solsvik à Oslo ; version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)