PARIS (Reuters) - Un millier de professionnels de la finance internationale réunis vendredi à Paris pour préparer la conférence climat de décembre sous l'égide de l'Onu ont promis de se mobiliser en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.
Une plateforme lancée à l'occasion de cette Journée mondiale de la finance pour le climat, organisée à l'initiative de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), de la Banque européenne d'investissement (BEI) et de l'association Europlace, rendra ainsi compte de leurs actions en ce sens.
Selon un communiqué publié à l'issue de cette conférence, elle recense déjà plus de 400 investisseurs issus de 30 pays.
En ouverture, le ministre français des Finances, Michel Sapin, a invité l'ensemble du système financier à prendre en compte les risques climatiques dans leurs activités.
Les principaux acteurs de la place financière de Paris, dont l'Association française de l'assurance, ont rendu publique à cette occasion une déclaration commune dans laquelle ils jugent nécessaires des mesures pour réduire "sensiblement les émissions mondiales de gaz à effet de serre" (GES).
Ils apportent leur soutien à l'objectif d'une limitation du réchauffement climatique à 2°C d'ici la fin du siècle.
Ils estiment que les acteurs financiers ont un rôle à jouer en tant qu'intermédiaires et gestionnaires de risques mais invitent aussi les régulateurs à créer un "cadre incitatif", en particulier en fixant un prix du carbone.
"Notre action doit être collective et coordonnée au niveau international", écrivent-ils. "Nous sommes prêts à collaborer avec les instances internationales, les pouvoirs publics, les organisations non gouvernementales, les entreprises et les particuliers afin de développer les solutions appropriées."
Ils se prononcent ainsi pour la mise en place d'un dialogue "constructif et durable" entre le monde de la finance, les entreprises et les gouvernements.
Ils s'engagent à inciter leurs adhérents et partenaires à favoriser les investissements, financements et assurances de biens orientés vers des solutions et technologies bas-carbone.
Le groupe d'assurances Axa a pour sa part annoncé sa décision de céder ses participations dans les entreprises impliquées dans les activités les plus liées au charbon.
"Cela représente un désinvestissement de 500 millions d'euros", a précisé le groupe dans un communiqué.
Axa s'engage parallèlement à tripler ses investissements "verts", avec comme objectif de dépasser les trois milliards d'euros d'ici 2020 dans ses actifs.
La CDC, bras financier de l'Etat français, s'est pour sa part engagée à peser sur les entreprises dont elle est actionnaire pour les inciter à réduire leurs émissions de GES et à financer à hauteur de 15 milliards d'euros la transition énergétique en France d'ici 2017.
Quant à la BEI, elle s'est engagée à apporter plus de 50 milliards d'euros pour l'investissement climatique au cours des trois prochaines années.
(Emmanuel Jarry, édité par Sophie Louet) 2015-05-22T172441Z_1007180001_LYNXMPEB4L0XN_RTROPTP_1_OFRTP-CLIMAT-COP21-FINANCES.JPG