par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes sont proches de l'équilibre jeudi à mi-chemin d'une séance peu animée, les marchés américains restant fermés pour cause de fête nationale aux Etats-Unis, mais elles restent proches de leurs récents plus hauts grâce au soutien que leur assure le recul des rendements obligataires sur fond d'anticipations de baisse de taux.
À Paris, le CAC 40, qui vient d'enchaîner quatre séances consécutives de hausse, est pratiquement inchangé à 5.619,29 points vers 11h30 GMT après avoir atteint, à 5.629,79, son plus haut niveau depuis mai 2018. À Francfort, le Dax prend 0,08% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,06%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro et le Stoxx 600 sont tous les trois quasiment stables. Le Stoxx 600 a inscrit en début de matinée un plus haut de près de 13 mois.
La Bourse de Milan continue de se distinguer avec une hausse de 0,51% grâce aux valeurs bancaires.
L'indice mondial MSCI a quant à lui touché son plus haut niveau depuis février 2018.
L'appétit pour le risque reste favorisé par la perspective de voir la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne (BCE) assouplir leur politique monétaire dans les mois à venir, un scénario qui s'est encore renforcé avec la désignation mardi de Christine Lagarde pour succéder à Mario Draghi à la présidence de la BCE, perçue comme un gage de poursuite d'une politique ultra-accommodante.
Aux Etats-Unis, le rapport mensuel sur l'emploi attendu vendredi à 12h30 GMT pourrait influencer la décision que prendra la Fed à la fin du mois, après le résultat décevant de l'enquête mensuelle ADP (NASDAQ:ADP) sur les créations de postes dans le secteur privé publiée mercredi.
En zone euro, les chiffres des ventes au détail ont eux aussi déçu avec une baisse de 0,3% en mai alors que le marché attendait une hausse équivalente.
Ces considérations occultent pour l'instant le dossier des tensions commerciales, même si Washington a annoncé que les négociations au plus haut niveau avec la Chine reprendraient la semaine prochaine.
VALEURS EN EUROPE
Les banques italiennes continuent de briller avec une hausse de 2,47% pour leur indice de référence après un bond de près de 5% mercredi; le compartiment profite de la chute des rendements des obligations d'Etat émises par Rome après la décision de la Commission européenne de renoncer à une procédure disciplinaire.
Intesa Sanpaolo (MI:ISP) (+1,80%) affiche la plus forte hausse de l'EuroStoxx 50, UniCredit gagne 3,73% et UBI Banca 4,77%.
A Paris, Valeo (PA:VLOF) s'adjuge 2,37%, la meilleure performance du CAC 40. L'équipementier automobile a déclaré à Reuters avoir engrangé 500 millions d'euros de commandes pour des capteurs de voiture autonome Lidar.
Dans l'actualité des fusions-acquisitions, le spécialiste allemand de l'éclairage Osram Licht gagne 1,58% après l'offre d'achat des fonds Bain et Carlyle.
Sur le marché obligataire, la séance est marquée par le passage du rendement du Bund allemand à dix ans sous le taux de dépôt de la BCE, actuellement fixé à -0,4%. Vers 11h30 GMT, le dix ans allemand s'affiche à -0,404%.
Dans son sillage, le dix ans français a touché un nouveau plus bas historique à -0,137%, en repli de plus de trois points de base.
La baisse est plus marquée encore pour le dix ans italien, qui cède près de quatre points à 1,645% tandis que l'écart de rendement ("spread") avec le dix ans allemand, autour de 200 points, est au plus bas depuis mai 2018.
Côté américain, le rendement à dix ans est passé mercredi sous 1,95% en réaction aux résultats jugés décevants de l'enquête ADP.
CHANGES
Le dollar est stable face à un panier de devises de référence comme face à l'euro, autour de 1,1285, la baisse des rendements obligataires des deux côtés de l'Atlantique exerçant sur les deux devises des pressions à peu près équivalentes.
La livre sterling, elle, reste proche des plus bas de deux semaines touchés mercredi, victime des spéculations sur un possible assouplissement de la politique monétaire de la Banque d'Angleterre, ou au moins de son discours, face aux incertitudes des tensions commerciales et du Brexit.
PÉTROLE
Les cours du brut sont en léger recul, poursuivant le mouvement entamé mercredi après l'annonce d'une baisse moins marquée qu'anticipé des stocks aux Etats-Unis (-1,1 million de barils contre -3 millions attendu).
Le Brent revient autour de 63,80 dollars et le brut léger américain(West Texas Intermediate, WTI) non loin de 57 dollars.
Le marché pétrolier semble pour l'instant ignorer l'arraisonnement au large de Gibraltar par la marine britannique d'un "supertanker" qui pourrait transporter du brut iranien à destination de la Syrie, en violation des sanctions européennes.
(Édité par Wilfrid Exbrayat)