SINGAPOUR (Reuters) - Qantas a annoncé vendredi le deuxième meilleur bénéfice annuel de son histoire sur l'exercice 2016-2017, clos le 30 juin, tout en confirmant son ambition de proposer d'ici cinq ans des vols Sydney-New York et Sydney-Londres sans escale.
La première compagnie aérienne australienne, vieille de 97 ans, a ainsi dégagé sur l'exercice qui vient de s'achever un bénéfice imposable de 1,4 milliard de dollars australiens (938 millions d'euros).
Ce chiffre représente une baisse de 8,6% par rapport au record de 1,42 milliard établi sur l'exercice 2015-2016 mais est légèrement supérieur au consensus des analystes financiers de 1,38 milliard.
A la Bourse de Sydney, le titre Qantas a terminé en hausse de 3,79% à 6,02 dollars, évoluant à un pic de 10 ans, alors que l'indice vedette S&P/ASX 200 est resté quasi-inchangé (-0,03%). Depuis le début de l'année, l'action affiche une hausse de près de 81% contre +1,4% pour le S&P/ASX 200 sur la période.
Ces deux années de bénéfice élevé interviennent après trois exercices de restructuration drastique au cours desquels Qantas, confronté à une concurrence mondiale féroce, a supprimé des milliers de postes, suspendu le dividende, passé des milliards de dollars de dépréciations et réduit le nombre de vols pour ne pas devoir baisser le prix de ses billets.
En 2015-2016, la compagnie avait versé son premier dividende annuel en huit ans, de sept cents australiens par action. Pour l'exercice qui vient de se terminer, un dividende inchangé est proposé.
Le groupe, qui a dit qu'il allait racheter pour 373 millions de dollars de ses actions, distribuer 55 millions de dollars de bonus et verser une prime de 2.500 dollars à chacun de 25.000 salariés non-exécutifs, entend poursuivre ses efforts de réduction des coûts.
Alan Joyce, directeur général de la compagnie s'est ainsi engagé à trouver 400 millions de dollars d'économies chaque année. "Nous prenons l'énergie et la détermination inhérentes au plan de restructuration pour les transformer en une amélioration continue", a-t-il dit à des journalistes.
Qantas va notamment baisser de 1% les capacités sur ses vols intérieurs au premier semestre, ce qui devrait se traduire par un nouveau renchérissement des prix. A l'international, les capacités vont en revanche être augmentées de 5% sur la période, avec un accent notamment mis sur l'Asie.
La compagnie a également réaffirmé son projet de vols sans escale, de 20 heures, entre Sydney d'un côté et Londres et New York de l'autre d'ici 2022 sous réserve qu'Airbus (PA:AIR) et Boeing (NYSE:BA) livrent des avions capables de tenir de telles distances.
"Il s'agit de la dernière frontière de l'aviation mondiale. L'antidote à la tyrannie de la distance", a estimé Alan Joyce.
Les vols les plus courts de Sydney vers New York durent 21 heures et ceux vers Londres 22 heures, avec dans les deux cas une escale minimum.
(Jamie Freed, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Joanny)