PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes confirment leur rebond vendredi à mi-séance et Wall Street est attendue en légère hausse, les marchés actions semblant vouloir repartir de l'avant en laissant de côté les crises politiques américaine et brésilienne pour se concentrer sur l'actualité des sociétés cotées.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,48% à 5.14,90 points vers 10h45 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,15% et à Londres, le FTSE avance de 0,44%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,36%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,35% et le Stoxx 600 de 0,41%.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse d'environ 0,2%.
Preuve que l'inquiétude n'a toutefois pas totalement disparu, le dollar recule encore et s'achemine vers sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis neuf mois.
Le billet vert cède 0,4% face à un panier de référence composé de six autres grandes devises, contre lequel il a touché mercredi son plus bas niveau depuis l'élection de Donald Trump le 8 novembre. L'euro se traite autour de 1,1160 dollar.
Au-delà de l'agitation politique à Washington après le limogeage du directeur du FBI, les allégations de pressions du président sur ce dernier et la nomination d'un procureur spécial pour diriger l'enquête en cours sur les liens entre la campagne Trump et la Russie, c'est la capacité de la Maison blanche à faire adopter des réformes qui inquiète durablement les cambistes.
"Le marché craint désormais que les coupes dans la réglementation, les incitations fiscales, etc., n'arrivent tout simplement jamais parce que l'administration, trop occupée par les scandales, ne sera pas en mesure de mettre en oeuvre la moindre de ses promesses", explique Jane Foley, responsable de la stratégie devises de Rabobank à Londres.
Sur les marchés actions, ces préoccupations semblent, au moins provisoirement, reléguées au second plan, et le rebond profite à tous les secteurs.
L'actualité des fusions-acquisitions assure aussi un soutien important aux marchés européens. Le géant allemand de l'énergie RWE (DE:RWEG) et sa filiale Innogy, avec des gains respectifs de 3,76% et 4,46%, figurent parmi les plus fortes hausses du FTSEurofirst 300 après les informations de Reuters sur des discussions en vue d'une alliance avec le français Engie (PA:ENGIE).
Ce dernier cède en revanche 0,71%, le repli le plus marqué du CAC.
Le suisse Dufry, numéro un mondial des boutiques hors taxes, bondit quant à lui de 6,23%, la meilleure performance du Stoxx 600, après l'annonce de l'entrée de son compatriote Richemont (SIX:CFR) (+0,68%) à son capital, à hauteur de 5%.
Autre hausse notable, celle de Banco Popular (MC:POP) (+5,5%), qui profite selon des traders d'informations selon lesquelles Santander a mandaté Citigroup (NYSE:C) en vue d'une offre de rachat. Quant à Eutelsat, il prend 2,34% après la vente à Abertis de sa participation dans Hispasat pour 302 millions d'euros.
A la baisse, le laboratoire pharmaceutique britannique Hikma, lanterne rouge du Stoxx 600, cède 4,71% après avoir revu en baisse sa prévision de chiffre d'affaires annuel.
Malgré le rebond de ce vendredi, les actions européennes devraient enregistrer leur premier recul hebdomadaire en quatre semaines, et le plus marqué depuis six mois pour le Stoxx 600, de l'ordre de 1,2%.
Si la séance s'annonce calme à Wall Street, les investisseurs surveilleront le marché brésilien après sa chute de 8,8% jeudi.
La Cour suprême du Brésil a autorisé jeudi l'ouverture d'une enquête sur le président Michel Temer à la suite d'informations l'accusant d'avoir approuvé le versement d'un pot-de-vin à un témoin clé dans l'affaire Petrobras afin qu'il reste silencieux.
Sur le marché obligataire, le retour de l'appétit pour le risque après un début de semaine difficile se traduit par une surperformance des dettes de pays dits "périphériques" de la zone euro, comme l'Espagne, le Portugal ou l'Italie, alors que les rendements allemand et français sont en légère hausse.
Le pétrole, lui, est en nette hausse et s'achemine vers une deuxième performance hebdomadaire positive d'affilée, le scénario d'une prolongation de l'accord entre pays producteurs pour limiter l'offre mondiale semblant se confirmer de jour en jour.
Le Brent et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagnent l'un et l'autre plus de 1%.
(Marc Angrand, avec Jemima Kelly à Londres, édité par Patrick Vignal)