Le conglomérat General Electric (NYSE:GE) doit soumettre d'ici le 16 juillet les remèdes nécessaires pour obtenir le feu vert de l'Europe à son rachat du pôle énergie du fleuron français Alstom (PARIS:ALSO), a indiqué à l'AFP vendredi une source proche du dossier.
Selon cette source ayant requis l'anonymat, la Commission européenne, gendarme de la concurrence en Europe, a donné jusqu'à jeudi au groupe américain pour lui faire part des concessions qu'il est prêt à faire afin de finaliser cette transaction à 12 milliards d'euros.
Contacté par l'AFP, GE s'est refusé à tout commentaire.
GE, qui a reçu début juin les griefs de l'UE, s'est déjà dit prêt à céder des brevets, sans donner davantage de détails.
Le groupe, dont des responsables ont été auditionnés la semaine dernière dans les locaux de la Commission, a déjà également prévenu qu'il n'accepterait rien qui affecterait ses revenus.
En février dernier, l'UE avait décidé d'approfondir son enquête (dite "de phase 2" dans le jargon bruxellois) sur l'opération, en invoquant notamment une possible réduction de la concurrence dans les turbines à gaz de haute puissance, principalement utilisées dans les centrales électriques utilisant ce combustible.
Aujourd'hui, seulement quatre fabricants de turbines se partagent ce marché: GE, Alstom, l'allemand Siemens et le japonais Mitsubishi Hitachi Power Systems (MHPS).
Le conglomérat américain demande à la Commission européenne de regarder le secteur dans sa globalité et non pas de s'arrêter sur les forces en présence en Europe, ont plaidé jeudi dernier ses responsables, selon la source.
L'Etat français a donné son feu vert formel à l'opération en novembre dernier et les actionnaires d'Alstom l'avaient approuvée lors d'une assemblée générale extraordinaire le 19 décembre.
La décision de l'UE est, elle, attendue d'ici le 21 août.
GE, qui a fait d'Alstom une pièce maîtresse pour son retour à ses racines industrielles, veut éviter une répétition du scénario de 2001 qui avait vu sa décision d'acquérir son compatriote Honeywell (NYSE:HON), pour 42 milliards de dollars, bloquée par les régulateurs européens.