Le numéro un russe de l'automobile Avtovaz, contrôlé par l'alliance franco-japonaise Renault-Nissan, a annoncé vendredi une série de mesures d'économies et demandé un soutien accru de ses actionnaires après avoir vu ses pertes tripler en 2015 dans un contexte d'effondrement des ventes de voitures.
Dès le 15 février, tous les employés du constructeur des légendaires Lada, y compris la direction, seront soumis à la semaine de quatre jours dans le cadre d'un "plan anticrise destiné à améliorer les résultats financiers en 2016", a-t-il indiqué dans un communiqué.
L'industriel, détenu à majorité par Renault-Nissan depuis 2013, a enregistré l'an dernier une perte nette de 73,8 milliards de roubles (823 millions d'euros), le triple de celle de 2014. Sa perte d'exploitation a été multipliée par 4,5 à 66,8 milliards de roubles (740 millions d'euros).
Son chiffre d'affaires a baissé de 8% à 176,5 milliards de roubles (1,9 milliard d'euros), ce qu'Avtovaz relativise au vu de la chute de 36% des ventes de voitures neuves l'an dernier, soulignant avoir même augmenté sa part de marché à 17,9% contre 16,4% en 2014.
Chute du rouble et récession économique ont provoqué une déroute du marché automobile russe qui avait pourtant atteint en 2012 un niveau record qui le hissait à la deuxième place en Europe après l'Allemagne. La récente dégradation des cours du pétrole, dont l'économie russe est très dépendante, a convaincu les constructeurs qu'une nouvelle année de baisse était à prévoir.
Face à cette situation, le groupe, qui a déjà réduit ses effectifs et son endettement massivement depuis la crise de 2008-2009, donne une série de mesures de redressement. Outre le recours au temps partiel, il cite notamment des réductions des coûts administratifs, développement de sa gamme après avoir lancé deux modèles l'an dernier et des exportations, restructuration de la base de ses sous-traitants.
Il cite une "optimisation de la main d'oeuvre" sans plus de détail, alors qu'il avait récemment indiqué vouloir désormais privilégier le temps partiel après s'être fait tancer par son actionnaire public pour licencier massivement.
Au delà de ces mesures, Avtovaz, basé à Togliatti sur la Volga, indique dans son rapport financier mener des négociations avec ses actionnaires pour obtenir de nouveaux prêts mais aussi avec fournisseurs pour reporter des échéances financières.
"Sans poursuite du soutien des actionnaires pour faciliter le refinancement de la dette du groupe et sécuriser de nouveaux crédits, la situation financière et du marché créent une incertitude qui met sérieusement en doute la capacité du groupe à opérer", prévient Avtovaz.