PARIS (Reuters) - TotalEnergies a annoncé mardi avoir engagé un processus de force majeure concernant Arctic LNG 2 en raison des sanctions américaines contre Moscou, ce qui lui permettra de ne pas avoir à prendre livraison des volumes de gaz naturel liquéfié (GNL) produits par le projet russe cette année.
Les États-Unis ont instauré en novembre des sanctions contre Arctic LNG 2, élément clé de la stratégie de la Russie sur le marché mondial du GNL, où elle veut augmenter sa part de marché de 8% à 20% d'ici 2030.
"Nous avons engagé le processus de force majeure conformément aux contrats en vigueur, et nous respecterons les régimes de sanctions applicables conformément à nos principes d'actions", a fait savoir TotalEnergies dans une déclaration a la presse.
"En conséquence, aucun enlèvement de GNL d'Arctic LNG 2 par TotalEnergies n'est prévu en 2024", a ajouté le groupe français.
TotalEnergies, qui détient une participation directe de 10% dans Arctic LNG 2, avait annoncé en 2022 sa décision de ne plus enregistrer de réserves prouvées au titre du projet, ainsi qu'une provision de 4 milliards de dollars notamment liée à celui-ci, en raison des incertitudes que faisaient peser les sanctions européennes contre Moscou liées à la guerre en Ukraine.
Le quotidien Kommersant avait indiqué fin décembre que le groupe français et les autres actionnaires étrangers d'Arctic LNG 2 - les majors pétrolières d'État chinoises CNOOC Ltd et China National Petroleum Corp (CNPC), ainsi qu'un consortium composé des japonais Mitsui and Co et JOGMEC - avaient déclaré des cas de force majeure.
Le projet est contrôlé par Novatek, le plus grand producteur de GNL de Russie, qui en détient 60%.
Selon deux sources industrielles interrogées par Reuters, Arctic LNG 2 devrait charger son premier méthanier pour l'Asie fin janvier mais les volumes devraient être faible en raison des sanctions.
(Reportage Benjamin Mallet ; édité par Nicolas Delame)