MADRID (Reuters) - La croissance du produit intérieur brut (PIB) en Espagne a légèrement ralenti au troisième trimestre, à 0,8% par rapport aux trois mois précédents, alors que les conditions de la reprise économique, notamment la persistance d'un chômage de masse, figurent au premier plan des préoccupations avant les élections législatives du 20 décembre.
Les dépenses des ménages ont accéléré entre juillet et septembre mais la hausse des importations a en revanche freiné la contribution du commerce extérieur à la croissance, montrent les données définitives publiées jeudi par l'Institut national de la statistique (INE).
La croissance du PIB avait été de 1% au deuxième trimestre, soit la plus forte depuis 2007.
Le taux de chômage, qui dépasse encore 21% après plusieurs années de récession, commence à refluer, ce qui favorise la consommation intérieure.
Cela a permis à l'Espagne de connaître récemment l'un des plus forts taux de croissance de la zone euro et au président du gouvernement, Mariano Rajoy, de mettre en avant son bilan économique pour tenter de ramener les électeurs vers sa formation, le Parti populaire (PP), susceptible de perdre sa majorité absolue à la chambre basse du Parlement.
Pour de nombreux Espagnols, la reprise de l'activité et la baisse du chômage s'effectuent au prix de salaires faibles et d'emplois précaires et le gouvernement conservateur pâtit en outre de sa politique de réduction des dépenses publiques et de scandales de corruption.
Sur un an, la croissance du PIB espagnol a accéléré à 3,4% au troisième trimestre, après 3,2% sur les trois mois précédents, mais les exportations ont en revanche ralenti en raison des difficultés des marchés émergents, en particulier en Amérique latine.
(Sarah White et Paul Day, Bertrand Boucey pour le service français)