PARIS (Reuters) - Une reconstitution du meurtre d'Aurélie Châtelain, à Villejuif (Val-de-marne), près de Paris, le 19 avril 2015, n'a pas permis dimanche de réconcilier les versions contradictoires du principal suspect, Sid Ahmed Ghlam, et des parties civiles.
Le corps sans vie de la jeune femme de 32 ans avait été retrouvé près de l'institut de cancérologie Gustave-Roussy.
La famille a assisté à la reconstitution.
Sid Ahmed Ghlam, un étudiant d'origine algérienne qui est aussi soupçonné d'avoir préparé à l'époque un attentat contre au moins une église de Villejuif et avait été arrêté après s'être blessé par balle à la jambe, dit n'être pour rien dans sa mort.
"M. Ghlam a pu s'exprimer (...) Tout a été vérifié point par point", a déclaré à la presse son avocat, Christian Benoît. "Ça a permis me semble-t-il de conforter ce qui été indiqué par M. Ghlam depuis le départ de cette procédure et notamment qu'il n'était pas responsable du décès de cette malheureuse personne."
"Nous attendons maintenant la suite de cette procédure de manière très sereine", a-t-il ajouté.
Selon Gérard Chemla, avocat de la Fédération nationale des victimes d'accidents collectifs (Fenvac), Sid Ahmed Ghlam a notamment dit qu'Aurélie Châtelain avait été tuée par un "homme en noir" et que lui-même n'avait été que spectateur.
Depuis les attentats du 13 novembre à Paris, Sid Ahmed Ghlam affirme que cet homme serait Samy Amimour, un des auteurs du massacre de la salle de spectacle du Bataclan.
Les avocats de la famille d'Aurélie Châtelain ne croient pas à cette version. Me Antoine Casubolo Ferro a ainsi estimé que la reconstitution avait renforcé les certitudes des parties civiles.
"C'est tellement incohérent, ses déclarations. Ça n'a fait que renforcer ce qu'on sait déjà, c'est qu'il a une version qui n'est pas la bonne", a-t-il dit à des journalistes.
(Emmanuel Jarry)