Alstom (PARIS:ALSO) à General electric (Photo Georges Gobet. AFP)" title="Bruxelles s'interroge sur la vente du pôle énergie d'Alstom à General electric (Photo Georges Gobet. AFP)"/>
La Commission européenne a ouvert lundi une enquête approfondie sur la vente du pôle énergie d'Alstom à l'américain General Electric (GE), estimant que cette opération à 12 milliards d'euros pourrait poser des problèmes de concurrence sur le marché des turbines à gaz de haute puissance.
Des "problèmes de concurrence pourraient se poser sur le marché des turbines à gaz de haute puissance, principalement utilisées dans les centrales au gaz. L’opération réunirait les activités de GE et d'Alstom, évinçant ainsi de ce marché l'un des trois principaux concurrents de GE dans le monde", explique la Commission dans un communiqué.
Gardienne de la concurrence en Europe, la Commission craint que cette opération ne conduise à une hausse des prix, un choix réduit pour les consommateurs et à une moindre innovation dans le secteur.
"La technologie est cruciale pour permettre à l’Europe d'honorer ses engagements environnementaux et elle le restera à l'avenir. Il est dès lors essentiel de maintenir la concurrence", a déclaré la commissaire européenne en charge de ces dossiers, Margrethe Vestager, cité dans le communiqué.
L'ouverture d'une enquête approfondie ne préjuge pas de l'issue de la procédure. La Commission, qui coopère sur ce dossier avec le ministère de la justice américain, a désormais jusqu’au 8 juillet pour arrêter une décision.
Au stade préliminaire, la Commission nourrit des inquiétudes concernant la vente et de la maintenance des turbines à gaz de haute puissance, un marché concentré qui ne compte que quatre concurrents au niveau mondial: GE, Alstom, Siemens et Mitsubishi Hitachi Power Systems (MHPS).
Si elle aboutissait, l'opération en question évincerait Alstom du marché et l’entité issue de la concentration disposerait de parts de marché élevées, de l’ordre de 50% environ, à la fois en Europe et au niveau mondial, à l'exception de la Chine, souligne l'exécutif européen.
En revanche, la Commission ne voit pas à ce stade de problèmes "pour ce qui est des équipements de production d’énergie destinés aux centrales à charbon et aux centrales nucléaires, éoliennes et hydroélectriques, ni pour les équipements de transport d’électricité".
L'Etat français avait donné son feu vert formel en novembre au rachat pour 12,35 milliards d'euros du pôle énergie (70% des activités) du fleuron industriel français, après avoir longuement et âprement négocié avec Alstom et GE au printemps 2014. Cette opération doit aboutir à la transformation d'Alstom en une entreprise dédiée aux transports, un secteur que le groupe juge plus porteur.