PARIS (Reuters) - Europe-Ecologie/Les Verts (EELV) atteint des records d'impopularité à l'heure où une partie de ses dirigeants n'excluent plus un retour au gouvernement, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien, publié dimanche.
Selon cette enquête, 63% des personnes interrogées disent avoir une mauvaise image des écologistes (contre seulement 35% de bonnes opinions) et 72% les jugent "divisés".
"Ils pâtissent d'une image détestable", constate Gaël Sliman, président d'Odoxa, soulignant qu'avec la crise les Français situent l'environnement au dernier rang de leurs priorités (3%), parmi sept thématiques testées, loin derrière l'emploi (43%) ou le pouvoir d'achat (19%).
Emmanuelle Cosse, la dirigeante d'EELV, a déploré le "spectacle assez lamentable" donné par les écologistes à l'issue du colloque réunissant samedi les "pro" gouvernement pour faire entendre leur voix.
"Je suis ici pour vous dire combien je pense que l'écologie se meurt dans ces chamailleries, dans ces divisions, à un moment où la lutte écologiste n'a jamais été aussi nécessaire", a déclaré la secrétaire nationale.
"Il est essentiel que l'on casse le jeu mortifère où l'on laisse entendre qu'on est plus écolo que son voisin", a-t-elle ajouté, soulignant que la participation gouvernementale n'était "ni un tabou, ni un totem".
Pour sa part, le sénateur EELV Jean-Vincent Placé s'est déclaré prêt à entrer au gouvernement contre l'avis de son parti.
"Ceux qui souhaitent participer au gouvernement sont majoritaires parmi les parlementaires. Si les dirigeants d'EELV décident l'inverse de ce que souhaitent nos électeurs et leurs élus, c'est de leur responsabilité. Nous prendrons les nôtres", a-t-il dit dans Le Monde, paru samedi.
Le sondage Odoxa a été réalisée les 2 et 3 avril auprès d'un échantillon de 1.055 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
(Gérard Bon)